C'est dit : les puffs seront bientôt interdites. C'est Elisabeth Borne elle même qui l'a affirmé. La Première ministre déploie une croisade contre ces cigarettes électroniques jetables qui font fureur depuis des années auprès des plus jeunes. Des e-cigarettes trop souvent jetées dans les cours de lycée. Trop, c'est trop ?
La Première ministre en fait l'un des éléments de son plan national de lutte contre le tabagisme. Le rôle que jouent les puffs dans cette accoutumance toxique ne doit être minimisé, dixit la femme politique : "Elles donnent des mauvaises habitudes aux jeunes", assure celle-ci. "On peut dire que ce n'est pas de la nicotine, mais c'est un réflexe et un geste auquel les jeunes s'habituent".
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"C'est comme ça qu'ils vont vers le tabagisme", a déclaré Borne, directement appuyée par le ministre de la Santé, François Braun, qui pense précisément la même chose. Une réflexion loin d'être incohérente. D'autant plus que derrière la question de l'addiction, se cache un enjeu bien plus gros : la santé de la planète.
Oui, rien que ça. On t'explique.
Les puffs feraient du mal à leurs jeunes consommateurs, en les initiant à des habitudes pas forcément saines - l'effet de groupe n'aidant pas. Ca, c'est l'analyse des experts santé. Mais une chose est certaine, par-delà les hypothèses : les conséquences de ces e-cigarettes sur la planète. Tout sauf positives bien sûr.
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Dans les pages du Monde, un collectif de plus de vingt personnalités – médecins, tabacologues et défenseurs de l'environnement – en appelle ainsi à l'interdiction de la cigarette électronique jetable pour une raison en particulier : préserver l'environnement. Chose bien difficile si l'on se penche deux secondes sur le profile de la puff.
Non rechargeable, à usage unique, composée de plastiques, et d'une batterie contenant des traces de métaux lourds... La puff est une vraie aberration à l'heure du recyclage, de l'éco-responsabilité et de l'économie circulaire. D'autant plus qu'elle est volontiers jetée n'importe où.
Pire encore : c'est "un fléau environnemental", tacle directement le collectif. Qui développe : "de par leur composition, les puffs deviennent des déchets complexes, mal collectés, non recyclés et dont les composants peuvent polluer les sols, les nappes phréatiques et les océans". Ce n'est pas juste un contresens par rapport aux enjeux actuels, une absurdité, mais "un risque majeur pour la biodiversité".
Cela, l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande l'ont déjà compris, en interdisant purement et simplement son usage. L'idéal pour ne pas les retrouver dispersées dans la nature. Et la France de prendre le relais. Au risque d'énerver les jeunes consommateurs frustrés ? Au sein d'une génération marquée par les discours de Greta Thunberg, on peut quand même espérer une légère prise de conscience...