C'est lors d'un voyage à Dubaï que Lacrim est tombé sur un article expliquant l'horreur que vivent actuellement les Rohingyas. Cette minorité musulmane vivant en Birmanie s'est fait chasser de son pays par l'armée, qui les extermine. Forcés de fuir au Bangladesh, ils vivent désormais à Cox's Bazaar, le plus grand camp de réfugiés du monde (plus de 900.000 réfugiés d'après les chiffres de l'ONU).
Il a donc contacté Mouloud Achour pour organiser un reportage avec l'équipe de Clique. L'idée n'était alors pas de prendre une star qui va à la rencontre des réfugiés mais de transformer le rappeur en journaliste une fois là-bas. "Je sentais qu'il fallait que je le fasse maintenant" a expliqué Lacrim à l'animateur dans son interview pour Clique TV, "Je voulais y aller". Résultat ? Une vidéo de plus de 50 minutes postée sur la chaîne YouTube de l'émission, qui en est déjà à près de 200.000 vues.
Frappé par la douleur et le calvaire des Rohingyas, Lacrim s'est pris d'amitié pour une petite fille qui survit dans le camp de réfugiés. Il lui a même dédié une chanson, "Adjida" (le prénom de l'enfant), sortie en février dernier. L'artiste s'est souvenu l'avoir repérée au milieu de ce bidonville géant. "Elle m'a marqué" a-t-il confié à Mouloud Achour, "Je sais pas comment t'expliquer".
"Je lui donne un billet, elle part en courant" s'est-il rappelé et "le mec de l'association l'appelle. (...) Elle revient, elle me dit merci". Puis la fillette est partie. Il l'a suivie et l'a retrouvée seule, sous un abri de fortune. Lacrim s'est rendu compte qu'elle n'avait plus l'argent qu'il lui avait donné. Elle a désigné des hommes entre 20 et 30 ans du doigt avant de se mettre à pleurer. "Je comprends qu'elle s'est fait voler" a expliqué l'interprète de "Corleone", écoeuré.
"On a discuté" a précisé celui qui a acheté un téléphone pour elle et sa famille, pour "garder contact". Ils sont ainsi restés liés, même à des kilomètres l'un de l'autre. Lacrim a même assuré : "J'ai le même amour pour mes enfants et pour elle".
Si vous souhaitez vous aussi aider les réfugiés Rohingyas, vous pouvez contacter Enam de l'association Youth for Peace and Democracy, qui a permis à Lacrim et l'équipe de Clique de se rendre sur place.