Purebreak : Les Innocents marque votre retour dans une série, diffusée sur TF1. Quels éléments de l'intrigue vous ont tout de suite plu à la lecture du scénario ?
Odile Vuillemin : Je trouvais que c'était un beau produit, une belle facture. À la lecture du scénario, il y avait déjà tout un univers qui était hyper présent avec toutes ces histoires qui s'entremêlent. Je n'avais pas fait ça jusqu'à présent donc ça m'a beaucoup intéressée et puis c'était avec Frédéric Berthe que j'adore. Du coup, c'est toujours l'assurance d'un tournage hyper agréable.
Comment avez-vous abordé ce nouveau personnage, Hélène Siquelande ?
Sereinement (rires). Ce personnage fait partie de ceux où je ne savais pas trop quoi en faire même si j'ai adoré le scénario. J'ai enquillé les 6 épisodes et je trouvais ça chouette de participer à un projet un peu choral, ce que je n'ai pas fait jusqu'à présent. Comme je ne savais pas trop quoi faire, j'ai longuement parlé avec Frédéric Berthe, le réalisateur, et on a fini par dessiner un personnage un peu différent. C'est vrai que j'ai toujours joué des personnages extrêmes et là c'était un personnage dans la belle beauté de la banalité du quotidien.
Vous ne saviez pas quoi faire de votre personnage, c'est-à-dire ?
Il y a des trajectoires de personnages qui sont plus difficiles à cerner que d'autres. Là, j'ai eu du mal à dessiner la trajectoire du mien car c'était moins net pour moi. La mécanique était assez différente. Du coup, comme j'aime avoir des choses précises, j'ai énormément bossé pour amener ce personnage quelque part. Je l'ai adoré, il m'a donné beaucoup de joie.
Les Innocents est adaptée de la série norvégienne, "Témoin sous silence", qui a aussi eu le droit à une version américaine. Avez-vous regardé ces versions pour vous inspirer ?
J'ai regardé la version norvégienne, mais pas l'américaine. J'ai trouvé la version norvégienne canon et l'actrice principale est exceptionnelle. Après, les enjeux étaient différents parce qu'on n'était pas du tout dans la même catégorie d'âge, comme il y a un gros rapport à l'enfant.
Y a-t-il des similitudes entre ces versions ?
Le scénario est très similaire à part certains passages comme toute la partie avec Olivier Marchal. Dans la version norvégienne, ce n'est pas du tout ça l'histoire et ce n'était pas adaptable en France. Sinon, l'histoire est vraiment la même à part la fin qui a été modifiée. Je pense quand même que la version norvégienne est plus sombre. Après, j'ai beaucoup travaillé le texte avec Frédéric Berthe pour épurer.
Contrairement à d'autres séries nous connaissons l'auteur de la fusillade, mais nous ne savons pas le mobile. Du coup, quels sont les grands enjeux des Innocents ?
C'est pas que le meurtre est un prétexte, mais quand ça se passe dans ce sens-là, ça nous permet de mieux suivre les trajectoires des personnages, de les voir évoluer avec leurs problématiques et c'est vrai qu'on suit surtout la problématique des enfants, de mon personnage et de son mari ou encore d'Olivier Marchal par rapport à son couple et sa famille. Le meurtre est en réalité un support dramatique pour mettre en place l'histoire.
Comment s'est passée votre collaboration Tomer Sisley et Olivier Marchal ?
Ça s'est fait naturellement. Après, je n'ai pas eu beaucoup de séquences avec Tomer Sisley et Olivier Marchal, j'ai dû en avoir trois. J'ai eu plus de contact avec les enfants, mais il n'y a pas eu de mise en place particulière. Juste des rigolades. J'avoue que ce tournage a été extrêmement joyeux et puis comme c'est une série chorale, j'avais plus de temps pour profiter de l'équipe. En général, j'ai besoin d'un peu plus de concentration car le rythme est plus difficile à tenir, mais là j'avoue que j'avais du mal à me concentrer sur des trucs tristes comme j'étais assez joviale. Cependant, ça n'empêche pas de jouer avec sincérité. En tout cas, je savais sortir assez facilement de l'état de mon personnage.
L'histoire est assez sombre et douloureuse. Le tournage n'a pas été trop éprouvant ?
Non pas vraiment, c'était comme une colonie de vacances. On n'a pas arrêté de rigoler. Et puis mon personnage n'est pas tourmenté en soit donc ça a allégé la situation.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.