Incroyable mais vrai : vous allez apprendre à aimer Maléfique, la méchante à cornes de La Belle au bois dormant. Oubliez la (très) vilaine sorcière du dessin-animé sorti en 1959, le dernier film des studios Disney nous raconte l'histoire d'une gentille fée qui, trahie par le roi du royaume des humains, jette un sort à la fille de ce dernier, Aurore, par soif de vengeance. Mais très vite, Maléfique regrette d'avoir promis la jolie tête blonde à un sommeil éternel. La fausse méchante de l'histoire va en effet s'attacher à la jeune princesse, à celle qu'elle surnomme affectueusement... "mocheté". Et l'histoire, telle qu'on croyait la connaître, va prendre un tout autre sens.
Maléfique ne décevra pas tous les fans de l'esprit Disney. Car le film, qui offre de nombreux clins d'oeil au dessin-animé culte, ne manque ni de magie, ni d'action, ni de bons sentiments, ni même d'humour. Autre réussite du long-métrage ? Réussir à convaincre le spectacteur, et ce en seulement quelques minutes, que Maléfique n'est pas une vraie méchante. Touchante, la "sorcière du Mal" apparaît plus comme une victime. Victime des ambitions du roi mais aussi de sa propre soif de vengeance.
Pour nous faire aimer Maléfique, Disney avait besoin d'une actrice à la hauteur du personnage. Ca tombe bien : Angelina Jolie livre l'une de ses meilleures prestations au cinéma. Parfois terrifiante dans la peau de la fée trahie, la fiancée de Brad Pitt envoûte grâce à son charisme et sa capacité, en un regard, à exprimer toute la complexité de Maléfique. Egalement touchante face à Elle Fanning (parfaite en Aurore), la star hollywoodienne séduit aussi par son humour sec mais tellement efficace. Gros coup de coeur pour sa scène avec sa fille de 4 ans, Vivienne, castée pour jouer Aurore à son plus jeune âge : l'entendre lui dire "Je n'aime pas les enfants", c'est d'autant plus savoureux.
Pari plus que réussi pour Disney. Porté par une Angelina Jolie charismatique et touchante, Maléfique a de quoi séduire petits et grands. Si on regrette quelques petites longueurs au début du film, impossible de décrocher une fois la machine lancée. Et une chose est sûre : on ne regardera plus jamais La Belle au bois dormant de la même façon.