C'est le 26 janvier 2020 que Kobe Bryant et sa fille Gianna sont décédés à la suite d'un accident d'hélicoptère aux côtés de sept autres personnes à Los Angeles (USA). Un drame qui a bouleversé le monde entier, et qui hante encore aujourd'hui Vanessa Bryant, la femme du champion de NBA. Comme elle l'a révélé ce vendredi 19 août 2022 à l'occasion du procès qu'elle intente au comté de Los Angeles, elle est aujourd'hui victime de détresse émotionnelle.
En cause ? A la suite du terrible crash, quelques pompiers et policiers ont pris des photos de l'accident et des victimes pour le bien du dossier. Or, il a par la suite été révélé que ces images avaient été massivement partagées à d'autres collaborateurs et proches de façon morbide, ce qui laisse aujourd'hui planer la crainte de les voir ressurgir à tout moment sur Internet. Une situation qui pourrait être dramatique psychologiquement pour les familles des victimes, en plus d'être un totalement manque de respect.
"Je me souviens avoir tout fait pour ne pas réagir [à l'article du Los Angeles Times au sujet des photos] car mes filles étaient dans la pièce", s'est remémorée Vanessa Bryant, particulièrement émue. Je me suis enfuie de la maison et j'ai craqué, j'ai pleuré. Je ne voulais que descendre la rue et crier. Je ne pouvais pas quitter mon corps, échapper ce que je ressentais".
En janvier 2021, la mère de famille s'était déjà adressée aux médias afin de partager son inquiétude à l'idée de voir la moindre image être diffusée dans l'un de leurs journaux : "Nous vous demandons de ne pas diffuser de photos de l'épave, de l'hélicoptère en vol ou du lieu de l'accident. Nous ne voulons pas les voir. Notre année a été suffisamment traumatisante. Vous avez des milliers de photos et de vidéos que vous pouvez montrer en dehors des images du 26 janvier 2020".
Un témoignage émouvant qui a rejoint celui de Chris Chester, co-plaintif dans cette affaire. La veille, ce dernier - qui a perdu sa femme Sarah Chester et sa fille Payton dans l'accident, s'était lui aussi confié sur la détresse ressentie en apprenant que des photos des corps circulaient librement sur certains téléphones portables.
"J'avais protégé ma famille des détails de l'accident, et là, je me disais qu'il y aurait des photos des dépouilles [partout sur le net]", avait-il déploré. Une situation qu'il n'aurait jamais imaginée possible après avoir entendu le médecin légiste lui déconseiller d'aller identifier les corps en raison de la gravité des dégâts, "Je n'aurais jamais pensé qu'ils auraient des photos. Ca ne m'avait jamais effleuré l'esprit que des shérifs avec des téléphones puissent prendre des photos de ça et les partager".
Il l'avait par la suite ajouté, alors même qu'il lutte désormais contre la dépression, il doit en plus vivre avec cette détresse émotionnelle de voir un jour sa famille faire face à la pire des situations, "On prie pour qu'une telle personne capable de mettre en ligne ces photos n'existe pas, mais on n'a pas de certitude. Vanessa et moi allons devoir vivre avec cette peur pour toujours".
Alors que le comté de Los Angeles assure aujourd'hui que toutes les images ont été supprimées du moindre téléphone, Brian Jordan - ancien pompier de Los Angeles, a de son côté révélé qu'il était encore traumatisé par la scène du crash qu'il avait été contraint de photographier. "C'était terrifiant et ça m'a convaincu de démissionner", a-t-il déclaré à la barre.