Encore une polémique que les dirigeants de Netflix auraient aimé éviter. Alors même que la véritable Martha dont est inspirée l'histoire de la série Mon petit renne a décidé de porter plainte contre la plateforme pour diffamation, c'est aujourd'hui le film Sous la seine qui se retrouve accusé de plagiat.
Dans les colonnes du Parisien, le réalisateur Vincent Dietschy - à qui l'on doit les films Julie est amoureuse ou Didine, estime en effet avoir vu son idée lui être volée et demande dès à présent la suspension du long-métrage de Xavier Gens. Un vol supposé qu'il prend très au sérieux, au point d'avoir déjà pris rendez-vous avec le tribunal judiciaire de Paris.
Selon ses propos, c'est en octobre 2012 que Vincent Dietschy aurait déposé auprès de la SACD (société des auteurs) un dossier pour un projet de film intitulé Silure. Au programme ? Voilà ce que révèle le synopsis : "Une jeune femme policière, plongeuse à la brigade fluviale de Paris, se trouve confrontée à un phénomène naturel inédit, incarné par un gigantesque silure, terriblement agressif, et tueur d'êtres humains. Tandis que le monstre sème la panique dans la capitale, menaçant la politique du maire à quelques jours du choix de la ville qui organisera les Jeux olympiques, l'héroïne se retrouve en première ligne pour affronter cette figure du mal d'un genre nouveau."
Oui, difficile de ne pas y voir des ressemblances avec le concept même de Sous la seine, déposé de son côté en avril 2015 auprès de la SACD. Mais alors, comment ce projet aurait-il pu lui être volé ? À l'époque, le cinéaste n'aurait pas reçu d'aide à l'écriture et aurait donc pris contact avec différents producteurs et un agent d'artiste avec l'ambition de lui donner une autre chance. Un partage qui aurait ouvert la porte au vol de son idée.
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Et comme l'a assuré Vincent Dietschy - nommé aux César en 2013 avec La vie parisienne, il n'est pas en train de monter une telle affaire pour faire le buzz ou profiter du succès gigantesque actuel du film avec l'espoir de repartir avec un petit chèque. Au contraire, il est véritablement en colère et estime avoir suffisamment de preuves pour que le dossier avance dans son sens.
"Nous avons relevé pas moins de 135 points de contact entre le projet Silure et le film Sous la Seine", a-t-il martelé auprès du journal. Parmi ces ressemblances avec Sous la seine, il rappelle que son scénario voyait son prologue débuter loin de Paris avec la dégustation d'un homme durant une plongée. De même, l'héroïne principale était décrite comme brune, célibataire, sans enfant, ce qui ressemble exactement au personnage de Bérénice Béjo. Mais ce n'est pas tout, son histoire suivait une activiste écolo transgresser les règles, montrait une maquette d'une compétition sportive présentée par un maire, mettait en scène un poisson mutant...
Trop de similitudes surprenantes pour laisser place au bénéfice du doute selon le réalisateur. "Même l'idée d'aller intercepter le poisson dans l'écluse du port de l'Arsenal, qui n'est quand même pas l'endroit le plus évident à Paris, c'était dans mon projet, a-t-il soufflé. On ne peut pas me dire que là encore, c'est une coïncidence".
Pour l'heure, on ne sait pas encore ce que donnera cette affaire. Selon Le Parisien, c'est une audience en référé qui est organisée ce vendredi 14 juin 2024. Pour un véritable procès, il faudra attendre encore quelques semaines / mois. Néanmoins, Vincent Dietschy - qui accuse Netflix et les producteurs de "parasitisme", a déjà promis qu'il ne lâchera pas.
"Mon but, c'est que le vol dont j'ai été victime soit reconnu, a-t-il expliqué. C'est un projet important pour moi, pour lequel j'ai énormément travaillé et auquel je tiens beaucoup." Il l'a par la suite ajouté : "Il est parti d'une histoire d'amour malheureuse, j'y ai mis tout ce que j'avais."