Après le binge-watching qui consiste à regarder un maximum d'épisodes d'une série en un minimum de temps, Netflix va prochainement démocratiser le concept du speed watching. De quoi s'agit-il ici ? D'une pratique capable de faire se facepalmer un manchot puisque c'est le fait de regarder une oeuvre (un épisode, un film...) en accéléré.
Ainsi, à l'instar de ce que propose déjà YouTube, la plateforme de streaming va mettre en place - sur les applications (smartphone, tablettes) dans un premier temps, une option qui permettra à ses abonnés de regarder une vidéo au ralenti (x0,5 ou x0,75) et en accéléré (x1,25 ou x1,5). Et attention, on le précise bien, il s'agira d'une simple possibilité et non d'une obligation, évidemment.
Un concept qui fait déjà grincer les dents de nombreux créateurs de contenus qui ne veulent logiquement pas voir leurs oeuvres être dénaturées, et qui interroge également sur le habitudes de visionnage du public. Après tout, comment est-il possible de juger une oeuvre en ne la regardant pas de la façon dont elle a été pensée/créée ? Si la personne manque de temps, pourquoi ne pas simplement attendre d'en retrouver afin de regarder tranquillement le contenu ? Si cette option est utilisée pour favoriser le visionnage de navets assumés, pourquoi ne pas simplement économiser son temps en évitant de les regarder ?
Tant de questions qui restent sans réponses, même si Netflix apporte une justification très intéressante à l'intégration de cette option. Auprès de The Verge, Keela Robison - vice-présidente de la partie innovation de chez Netflix, assure ainsi, "C'est quelque chose qui nous a longtemps été demandé. Nos tests ont constaté que nos clients appréciaient la flexibilité apportée, notamment dans le fait de pouvoir ralentir les choses parce qu'ils ont du mal à regarder avec des sous-titres ou des problèmes d'audition".
Car oui, même si on se doute que cette option sera utilisée par un plus large public, elle aura au moins le mérite de permettre à la plateforme d'être plus inclusive et accessible. Selon Howard A. Rosenblum - CEO de l'Association Nationale des malentendants aux USA, le ralentissement des images et des sous-titres serait favorable aux personnes atteintes de surdités, tandis que d'après Everette Bacon - membre la Fédération Nationale des déficients visuelles aux USA, "les personnes de la communauté malvoyante sont capables de comprendre et apprécier plus facilement un audio diffusé à une vitesse accélérée que les personnes à la vision normale". Et rien que pour ça, on ne peut que saluer l'intérêt d'une telle option.