Calme, posé, Jeff Perry n'a, à première vue, pas grand-chose en commun avec l'énergique Cyrus Beene. Bras droit de Fitz (Tony Goldwyn) à la Maison-Blache, le personnage est l'un des plus intrigants de Scandal. Lors d'une table ronde, Jeff Perry s'est confié sur son rôle de "méchant", ses relations avec la créatrice Shonda Rhimes mais aussi sur ce qu'il a appris grâce à la série.
PureBreak : Comment c'est de jouer un personnage qui travaille à la Maison-Blanche ?
Jeff Perry : J'adore ça ! Je n'avais jamais joué auparavant des personnages qui avaient du pouvoir ou qui étaient du genre à mener un pays. Pour moi, Scandal était tout nouveau. Tout ce qui est politique était nouveau et être le bras droit du Président, c'était encore plus inédit. Ce qui est amusant en tant qu'acteur, c'est d'avoir un nouveau monde à explorer. On se sent comme un étudiant qui va avoir un examen et on essaie de comprendre le plus de choses possible. J'ai beaucoup lu et regardé la télévision pour cela, j'essaie d'apprendre le plus possible sur ce milieu. La série parle vraiment du pouvoir. C'est un territoire très riche à explorer mais aussi très amusant.
Et jouer un méchant, ça vous plaît ?
Ce que j'adore dans Scandal et dans l'écriture de Shonda Rhimes, c'est qu'elle comprend et apprécie toutes les complications de ses personnages. Par exemple, elle fait de Fitz un homme très bien en tant que Président et pourtant, il est capable de se protéger en tuant quelqu'un. Shonda a ce don avec chacun de ses personnages. On comprend leurs motivations, on ressent leurs vulnérabilités et on ressent même de la compassion pour eux même chez Cyrus ou Mellie. Quand on pense qu'ils deviennent trop méchants, elle vous donne un petit quelque chose qui prouve que le personnage est humain. C'est toujours intéressant.
Comment est Shonda Rhimes en tant que showrunner ?
On se sent tellement bien avec Shonda, c'est une femme de confiance et très talentueuse. Elle écrit très bien les histoires d'amour et surtout, elle écrit des histoires d'amour authentiques. En tant qu'acteur, on a une vraie collaboration avec elle. Aucun d'entre nous n'a les capacités qu'elle a pour écrire, elle et son équipe. On n'essaie pas de réécrire quoique ce soit dans la série. On ne vient pas avec nos notes pour dire "Tu vois, ce paragraphe là, j'ai pensé qu'on pourrait faire plutôt ça". Ca n'existe pas dans Scandal car nous adorons sa façon d'écrire. En plus, Shonda a vraiment un regard perçant sur nous, les acteurs. Elle peut voir telle ou telle personne et comprendre nos forces et nos faiblesses. Ensuite, elle écrit les personnages non seulement avec son imagination mais avec des qualités des acteurs. Et puis il arrive qu'elle nous dise : "C'est ce que tu as donné dans cette scène qui m'a poussé à faire évoluer ton personnage dans ce sens là".
Dans la série, vous jouez un personnage politique ouvertement gay. Est-ce-que cela pourrait être possible dans la vie ?
Ca pourrait être possible. Evidemment, être gay et marié et se faire élire, c'est certainement encore très compliqué voir impossible pour le moment. On s'en approche même s'il y a encore beaucoup de peurs de la part des votants.
Pensez-vous que votre personnage, Cyrus, peut aider à faire bouger les choses ?
Je pense que la fiction, la pop-culture et l'art en général peuvent avoir un effet sur la manière dont nous percevons tout cela en tant qu'humains. L'art nous aide à déterminer notre façon de vivre. Je pense que, dans la vie, c'est toujours le produit de l'imagination et de la vraie vie qui inspire les gens.
Propos recueillis par Aubéry Mallet.