Du film de cannibales le plus obscur au western spaghetti le plus expérimental, personne ne peut tester la culture cinéma inouïe de Quentin Tarantino. Eternel employé de vidéoclub avant de devenir un grand cinéaste au tout début des années 90 avec son premier long Reservoir Dogs, le réalisateur voit tout, tout le temps, partageant ses coups de coeur et ses coups de gueule avec la verve frénétique qu'on lui connaît.
Et ces derniers temps justement, il est en forme, le Quentin. Récemment, l'auteur de Pulp Fiction s'est amusé à tacler Indiana Jones et la Dernière Croisade. A l'écouter, le pire "Indy", oui oui, plus encore que le quatrième opus : "Je préfère Le crâne de cristal à celui avec Sean Connery C'est un film tellement ennuyeux. C'est ennuyeux. Et ce n'est pas un personnage intéressant", confiait-il au podcast ReelBlend.
Mais ce n'est pas tout : rebelote, Quentin est reparti plus ravageur que jamais en s'attaquant à la plus culte des licences de dessin animé... La saga Toy Story. L'espace d'une émission YouTube, celle de l'humoriste Bill Maher, le cinéaste a dit tout le mal qu'il pense des suites des aventures de Buzz l'éclair et ses amis...
Le réalisateur a déclaré dans ce podcast adorer à l'origine ces films : "Je ne regarde pas tous les films d'animation et autres, mais je suis un grand fan de la trilogie Toy Story. Le troisième opus est tout simplement magnifique. C'est l'un des meilleurs films que j'ai jamais vu". Ah. Tout va bien alors ?
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Loin de là ! Pour Tarantino, tout s'écroule avec le quatrième volet des tribulations de Woody. Et l'annonce d'un cinquième pour l'année 2026 !... "Une fois passé le troisième Toy Story, si vous enchaînez avec deux autres volets supplémentaires, c'est tout simplement dévastateur", a-t-il taclé sans ménagement. On le sent encore tourmenté par ces suites qu'il juge superflues...
"Nous n'en avions pas besoin de ce quatrième volet !... mais nous en avons quand même eu un en 2019. Je n'avais aucune envie de le voir. En fait je pense qu'il n'y a qu'une seule trilogie qui fonctionne complètement et c'est celle de Sergio Leone : les westerns spaghetti 'Pour une poignée de dollars', 'Pour quelques dollars de plus' et 'Le Bon, la Brute et le Truand'"... Elle fait ce qu'aucune autre trilogie n'a jamais été capable de faire"
"Car dans cette trilogie le premier film est génial, et le deuxième amène l'idée sur une toile si plus grande qu'il efface le premier. Et puis le troisième fait la même chose au deuxième...", poursuit l'érudit avec passion.
Voilà, c'est du Tarantino tout craché : parlez-lui de Pixar, de Buzz l'éclair et de Monsieur Patate, et contre toute attente il vous répondra en citant... Sergio Leone. Impossible, pour celui qui n'hésite jamais à citer Ennio Morricone (dont la musique recouvre l'entièreté de ses Huit salopards) d'éviter ce nom. De là à envisager en Woody le cowboy un décalque de Clint Eastwood, il n'y a qu'un pas, nous suggère Quentin...
Quand ce dernier ne classe pas ces dessins animés par ordre de préférence, il se contente de... Sauver des cinémas. En juin dernier, le réalisateur de Once Upon a time in Hollywood délivrait effectivement un don majeur en espèces, aux côtés de cinéastes comme Martin Scorsese, afin de sauver le cinéma La Clef, dans le cinquième arrondissement de Paris. La grande classe.