Le saviez-vous ? En quelques années, Cyril Hanouna a coûté près de 7,6 millions d'euros à C8. Rien à voir avec les salaires de ses équipes au sein de TPMP, cette somme correspond en réalité aux nombreuses amendes émises par l'Arcom à la suite de différentes polémiques qui ont éclaté sur son plateau.
De quoi faire de Touche pas à mon poste l'émission la plus sanctionnée de l'histoire de la télévision en France, et motiver ses dirigeants à prendre quelques décisions importantes. Rassurez-vous, comme l'a confirmé la productrice Alexia Laroche-Joubert, l'animateur ne va pas être viré. En revanche, il devrait être censuré.
Ce mardi 9 juillet 2024, alors que la direction de C8 avait une audition avec l'Arcom pour connaître son avenir sur la TNT (on ne sait pas encore si la chaîne aura l'autorisation d'être diffusée ces prochaines années), Maxime Saada (président du directoire du groupe Canal+), Franck Appietto (directeur général de C8) et Gérald Brice-Viret (Directeur général de Canal+ France) ont annoncé qu'ils étaient prêts à mettre en place une nouvelle mécanique au sein de TPMP.
Au programme ? Contrairement à aujourd'hui, et comme c'est le cas depuis des années, la direction de C8 est prête à ne plus proposer Touche pas à mon poste en direct. Celle-ci s'engage en effet à diffuser l'émission avec un différé compris entre 30 et 45 minutes. L'objectif ? Permettre aux équipes de production, en cas de polémiques/dérapages sur le plateau, de couper les séquences problématiques et ainsi garantir une meilleure maîtrise de l'antenne.
Une décision prise "à regret" par les dirigeants de C8, qui estiment que cela risque de faire perdre la valeur première du talk-show. "Ce direct a contribué à faire de C8 la première chaîne de la TNT", a notamment lancé Maxime Saada, qui a également précisé, "Cyril Hanouna est le seul à pouvoir faire autant de direct dans une journée. Les autres n'en sont pas capables".
De quoi permettre à la chaîne de sauver sa place sur la TNT et donc l'avenir de TPMP ? Rien n'est moins sûr. Lors de cette audition, l'Arcom n'a pas hésité à pointer du doigt l'hypocrisie des dirigeants qui, selon lui, auraient improvisé cette solution ce matin-même, alors qu'elle n'est pas inscrite dans leur dossier de candidature destiné au renouvellement de leur fréquence de diffusion.
"Y a eu deux sanctions en 2017, une en 2019, cinq en 2023 et pour l'instant trois en 2024, a soufflé l'Arcom. A chaque fois, on a eu cette discussion, 'comment assurer la maitrise de l'antenne'. A chaque fois, j'ai le souvenir que vous nous avez expliqué que 'ça ne se reproduirait pas, que vous prendriez les dispositions pour'. Et à chaque fois ça revient. Et là en re-candidatant, vous ne dites rien sur le sujet [avant la promesse faite au micro sur le différé à venir]." Aussi, le régulateur de l'audiovisuel - qui déplore de nombreux "dérapages majeurs", a du mal à être convaincu par le discours de ces dirigeants : "Pourquoi est-ce que ce que nous annonce Franck Appietto est crédible ? Pourquoi est-ce que l'on doit croire que tout ce que vous auriez pu faire depuis toutes ces années, que vous n'avez pas faits, vous le ferez ?"
Il est trop tôt pour craindre la fin de C8, mais la chaîne n'a jamais semblé être autant en danger.