On peut vraiment tout demander à ChatGPT. Nous faire rire (ses blagues sont légendaires), imiter le ton d'une star, lui demander des leçons de séduction (pour les plus courageux), voire même... lui faire parler de rap. Oui, oui. L'intelligence artificielle a réponse à tout, notamment grâce au système de deep learning : plus on teste l'appli, plus elle apprend, nuance et complexifie ses réponses.
Résultats, aujourd'hui, alors que la hype ChatGPT est un tout petit peu retombée, sa qualité, elle, ne faiblit pas. C'est même tout l'inverse. La preuve ? La Première ministre danoise Mette Frederiksen a prononcé le 31 mai dernier, en plein Parlement national, un discours en partie rédigé par cette saisissante technologie. Avant de renverser son audience : "Ce que je viens de lire n'est pas de moi, ou d'un quelconque autre être humain...".
Et si la politicienne n'avait rien dit, personne n'aurait rien remarqué.
Mais ce "prank" (ou canular) n'a rien de gratos. La Première ministre souhaitait ainsi démontrer toute l'ambivalence de ce "robot conversationnel", ou chatbot dans la langue de Shakespeare. Ses constats ? " Même s'il n'est pas toujours juste, quand il s'agit de détailler le programme gouvernemental ou d'être bon en ponctuation par exemple, ce dont ChatGPT est capable est aussi fascinant que terrifiant". On navigue vraiment en plein épisode de Black Mirror.
Et si, comme le souligne Elle, les rédacteurs habituellement chargés de rédiger les discours de la Première ministre "n'ont pas fait de commentaire sur la qualité de cette production", les formulations imaginées par Chat GPT s'avèrent très crédibles tellement elles sont officielles et génériques : "Ce fut un honneur de diriger ce gouvernement", "Nous avons travaillé dur", "Nous voulons assurer une société plus inclusive"...
Mine de rien, une sacrée leçon de rhétorique politicienne. Oui, oui, même pour un robot. Seule déception : on ne sait pas encore si c'est ChatGPT qui a écrit le roman de Bruno Le Maire.