Cinéaste de talent, Quentin Tarantino est également une encyclopédie sur pieds (hum hum) quand il s'agit du 7ème Art. Cependant, si le papa de Kill Bill - franchise qui pourrait bientôt revenir, est admiratif du cinéma asiatique, il semble en revanche nettement moins fan de ce qui se fait en France. Et plus particulièrement... de François Truffaut.
Tandis que le réalisateur français est considéré par beaucoup de spécialistes comme à l'origine de la Nouvelle Vague française qui a su révolutionner le genre et apporter une nouvelle façon de faire des films et raconter des histoires, son oeuvre - qui comprend pourtant des classiques comme Jules et Jim ou encore Les 400 Coups, laisse Quentin Tarantino totalement indifférent.
Attention, n'allez pas croire que celui qui a été Oscarisé pour ses scénarios de Pulp Fiction et Django Unchained n'aime pas le cinéma français. Au contraire, il a profité d'une interview accordée à Sight & Sound pour clamer son amour envers le travail de Claude Chabrol (Le beau Serge, Les Cousins). Mais justement, il tient tellement Chabrol en estime que ses collègues de son époque lui paraissent bien fades à côté.
"Les thrillers de Chabrol sont infiniment mieux que les films de Truffaut façon Hitchcock qui sont d'une qualité abyssale, a-t-il confessé au magazine. Je trouve qu'ils sont tout simplement horribles". Puis, comme si ce n'était déjà pas assez clair, il a tenu à le préciser : "Mais je ne suis pas un grand fan de Truffaut de toute façon".
Bon, le réalisateur français - décédé en 1984, peut continuer à dormir tranquillement, tout n'est visiblement pas à jeter dans sa filmographie. "Il y a bien évidemment des exceptions, dont la principale est L'Histoire d'Adèle H", a reconnu Tarantino.
Malgré tout, ses films ne seraient pas suffisants pour qu'il reconnaisse son talent. Au contraire, il est même à deux doigts de le considérer comme une fraude qui a eu des coups de chance ici ou là : "Je vois Truffaut de la même façon que je vois Ed Wood. C'est à dire que je le pense extrêmement passionné, mais que c'est un véritable amateur maladroit". Et pour ceux qui ne voient pas en quoi cette comparaison est plus qu'abusée, on ne peut que vous conseiller de découvrir le film de Tim Burton consacré à ce même Ed Wood.
Qu'on se le dise, Quentin Tarantino n'a pas besoin de ses films pour se montrer d'une violence sadique. Pfiou...