Les sixties furent la décennie de toutes les révolutions. Dans la rue, comme à l'écran : en témoigne, l'un des plus importants films de l'histoire de la SF.... 2001 l'Odyssée de l'espace. Un monument qui fête ses 56 ans en 2024 et, plus d'un demi-siècle plus tard, redouble d'influence sur le paysage cinématographique mondial. Ridley Scott, George Lucas, Christopher Nolan, Danny Boyle, Alex Garland, Darren Aronofsky, en sont ressortis traumatisés.
Si le chef-d'oeuvre de la science-fiction a tant compté dans l'histoire du cinéma, c'est notamment pour les performances techniques qu'il déploie. En transposant le roman d'Arthur C. Clarke, Stanley Kubrick s'est entouré d'une équipe fabuleuse d'artisans, parmi lesquels, le superviseur des effets visuels Douglas Trumbull. Autrement dit, le petit génie que l'on retrouvera derrière Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, Blade Runner de Ridley Scott, Tree of life de Terrence Malick... Rien que ça oui.
Mille et une raisons expliquent la force avant-gardiste de ce "Kubrick's Cube" aux multiples facettes. Que d'aucuns encore aujourd'hui s'exercent à décrypter... Comme pour percer un insondable mystère.
Très rapidement en vérité, l'influence considérable de 2001 l'Odyssée de l'espace dans l'univers SF se fait grandement ressentir. La moindre vision spatiale mise en images semble naturellement hériter de l'oeuvre de Kubrick, des blockbusters spectaculaires comme La guerre des étoiles (en 1977), autre révolution en son genre, à des space opera moins marquants, comme l'adaptation en long métrage de Star Trek par Robert Wise (1979). Preuve en est, pour cette transposition d'une série culte et utopique, c'est encore Douglas Trumbull qui s'occupe des effets visuels !
Déclinaisons filiales qui ne se limitent pas aux vertiges de l'espace ou aux expérimentations les plus psychédéliques, comme ce trip final hautement métaphysique du protagoniste, resté dans les annales. Non non, quand on parle de l'influence de 2001 l'Odyssée de l'espace, on pense aussi très fort à l'impact du design du vaisseau que nous allons explorer plus de 150 minutes durant, decorum imaginé dans un grand souci de crédibilité scientifique. Un autre classique du genre, le Alien de Ridley Scott, témoignera d'une parenté indiscutable à ce propos.
Et quand on connaît le nombre d'héritiers plus ou moins officiels de ce film de grosse bêbête (de Pitch Black avec Vin Diesel au Sunshine de Danny Boyle en passant par le mésestimé Underwater ou excelle Kristen Stewart), on peut suggérer que chacun, à sa manière, série B ou non, marche sur les pas de 2001 ! Et ne parlons même pas, comme une évidence, du dernier film en date à avoir bousculé les lignes : Interstellar. Naturellement.
Nul doute à ce sujet, Christopher Nolan est le plus grand fan revendiqué du maître. Il en loupe jamais une occasion d'évoquer Stanley Kubrick, et cette "odyssée de l'espace" qui l'a tant inspiré. Visuellement, oui, mais surtout, intellectuellement. Oeuvre tentaculaire, cryptique, incompréhensible pour certains, limpide pour d'autres... Rien d'absurde à ce que l'auteur de Tenet se reconnaisse tant en ce délicieux paradoxe artistique.