20 ans avant son sacre aux Oscars, la star de Oppenheimer aimait déjà susciter les passions. Même dans les coins les plus discrets de la planète ciné. Cillian Murphy, l'acteur irlandais le plus connu au monde, n'a pas attendu la série Peakly Blinders ou le film de procès/catastrophe de Christopher Nolan pour fasciner, loin de là.
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Et cela, Netflix a le bon goût de nous le rappeler.
Dès à présent dispo sur la plateforme de streaming, une belle curiosité qui célèbre ses deux décennies d'existence. Il s'agit du film le moins connu de son metteur en scène, une des légendes du cinéma d'horreur pourtant : Red Eye de Wes Craven. Le regretté Craven, à qui l'on doit les quatre premiers opus de la saga Scream, Les griffes de la nuit - premier et meilleur chapitre de la franchise Freddy Krueger - mais également quelques petites perles trashouilles issues des années soixante-dix/quatre-vingt.
S'il y a pourtant un de ses films qui est passé sous le radar, c'est bien Red Eye : l'un de ses plus sous-cotés ! Un grand mix des contraires, puisqu'il mélange comédie romantique... et thriller. Un trouble qui ne pouvait trouver meilleur gage de crédibilité que Cillian Murphy... On t'explique pourquoi.
Red Eye, c'est une histoire qui prend son temps tout en s'avérant immédiatement efficace. Une jeune femme, incarnée par Rachel McAdams (époque Lolita malgré moi !), doit emprunter un vol de nuit. Mais à l'aéroport, elle rencontre un très charmant jeune homme (Cillian Murphy, donc). Tout de suite, on s'imagine plongé en pleine rom'com, d'autant plus que les aéroports sont des décors essentiels du genre - il suffit de penser à la fin de Love Actually pour s'en convaincre. Fleur bleue à fond donc.
Sauf que... Non. L'inconnu en question va vite dévoiler des intentions... Pas très bienveillantes. Inutile d'en dire plus : dès lors, ce thriller va nous épater en conjuguant tous les ingrédients propres au maître Alfred Hitchcock : un huis clos, une rencontre malheureuse, un certain sens du suspense... Le tout avec le sens du gimmick et du rythme inhérents à son metteur en scène Wes Craven : quiconque a vu Scream connaît son art de la tension.
Et Cillian Murphy alors ? A la fois gendre idéal et psychopathe en puissance, il lui suffit d'un regard, d'une tonalité, d'un geste pour glisser d'un rôle à l'autre, parfois l'espace d'une même scène. On reconnaît déjà là l'ambiguïté qui fera la force de ses meilleurs alias à l'écran. Protagoniste, antagoniste, anti-héros ? De son visage de lézard à sa curieuse élégance masquant une violence sourde, l'acteur n'a pas son pareil pour semer la confusion.
Et c'est tant mieux : comme les personnages de ce film, vous resterez clairement scotchés à votre siège. Bon voyage.