Après avoir cartonné au cinéma en 2019 (311 millions de dollars récoltés au box-office, une nomination à l'Oscar du "Meilleur scénario original"), A couteaux tirés a finalement eu le droit à une suite en 2022 sur Netflix, renommée cette fois Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés. Et là encore, énorme succès pour ce projet puisque, en plus de gratter une nouvelle nomination aux Oscars pour la catégorie "Meilleur scénario adapté", celui-ci a squatté le Top 10 de quasiment tous les pays dans le monde où est installée la plateforme.
Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, le succès de cette franchise - qui aura le droit à un troisième épisode, aurait pu ne jamais avoir lieu. Ou tout du moins, prendre une forme bien différente. Là où Daniel Craig campe à la perfection cet incroyable détective privé qu'est Benoit Blanc, nous permettant par la même occasion de découvrir une autre facette de son talent, le réalisateur Rian Johnson a confessé qu'il n'avait pas été son choix initial lors de l'écriture du premier film.
Interrogé par Queue sur son processus de création à l'époque, le cinéaste a reconnu qu'il avait un tout autre plan en tête au moment de réfléchir à l'histoire : "Daniel Craig en tête à ce moment-là ? Oh mon dieu, non. J'ai écrit ce personnage sur du vide." Il l'a en effet précisé, il voulait donner vie à un hommage aux personnages les plus emblématiques de la littérature, bien loin du Benoit Blanc actuel : "Quand j'ai commencé à écrire ce personnage, je me suis un peu mis dans la m*rde car je me disais que je voulais une version à la Hercule Poirot ou Sherlock Holmes. Et je me suis donc mis en tête de lui attribuer plein de petites particularités, au point qu'il en devienne ridicule".
Face au résultat peu convaincant qu'il avait sous les yeux et qui risquait de transformer ce détective en simple cliché ambulant, Rian Johnson a donc préféré repartir de zéro en imaginant un personnage plus simple, facilement modulable en fonction de son interprète : "J'ai finalement et simplement écrit Benoit Blanc par rapport à sa place dans l'histoire et en me disant, 'Quand je trouverai qui le jouera, alors on travaillera ensemble pour créer vraiment ce personnage'."
Une façon de faire utilisée par de nombreux autres réalisateurs, même si Johnson est allé encore plus loin ici. "Il n'était pas simplement question de changer un dialogue ou un bout de script", a-t-il expliqué. Au contraire, il souhaitait vraiment donner carte blanche à Daniel Craig pour qu'il s'approprie pleinement ce héros, "Il fallait que Daniel se glisse totalement dans ce rôle et lui apporte sa propre patte/vibe. Et heureusement, aucun cache-oeil n'a été nécessaire pour ça !"