Deux ans après DSK et l'affaire du Sofitel, c'est au tour de Silvio Berlusconi de se défendre face à un scandale sexuel. Accusé de prostitution de mineure et d'abus de pouvoir dans l'affaire du Rubygate, Il Cavaliere pourrait écoper de six ans de prison et ne plus être autorisé à exercer une fonction publique.
L'ex-chef du gouvernement italien, hué par les seins nus des Femen lors de son comeback politique en février dernier, pourrait écoper de six ans de prison. C'est en tout cas la peine requise par le procureur, Mme Ilda Boccassini, contre lui ce lundi 13 mai. Accusé de prostitution de mineure et d'abus de pouvoir, il pourrait également se voir interdit d'exercer à vie toute fonction publique. La Cour lui reproche d'avoir eu en 2010 des relations sexuelles tarifées avec Karima El Mahroug, dite "Ruby", alors mineure. Il est également jugé pour avoir fait pression sur des fonctionnaires de police pour la faire libérer après son interpellation pour vol.
Dans son réquisitoire, Mme Boccassini n'a émis aucun doute sur le fait que Ruby se prostituait, vu "l'argent dont elle disposait en grande quantité". "Les jeunes femmes invitées dans la résidence privée de celui qui était alors chef du gouvernement faisaient partie d'un système de prostitution mis en place pour la satisfaction sexuelle personnelle de l'accusé" a-t-elle affirmé avant d'ajouter : "Ruby recevait directement de Silvio Berlusconi ce qui lui servait pour vivre en échange des soirées à Arcore".
Alors qu'un gouvernement d'union nationale avec la droite de Berlusconi vient de se former en Italie, Il Cavaliere enchaîne les démêlés judiciaires. Il a déjà écopé de deux condamnations d'un an de prison ferme chacune : l'une en première instance pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire du rachat de la banque Unipol, l'autre en appel pour fraude fiscale dans le procès Mediaset. Le verdict sera rendu à la fin du mois.