Le lancement du MCU remonte peut-être à 2008, mais la franchise de Marvel n'a pas pris une ride. Au contraire, elle se bonifie avec le temps. La preuve ? Black Widow nous offre la scène d'introduction la plus incroyable de toute la saga. En quelques minutes seulement, elle pose parfaitement le cadre de cette histoire et de cette famille pas comme les autres, en faisant progressivement monter les révélations et les enjeux à travers le tiraillement des personnages, le tout porté par une réalisation aussi inventive qu'intense. On s'arrêtera là pour ne pas vous gâcher la surprise, mais on ne s'en est toujours pas remis.
Apparue pour la première fois à l'écran en 2010 dans Iron Man 2, Natasha (Scarlett Johansson) est enfin l'héroïne de son propre film solo. Cela aura effectivement mis du temps à se concrétiser, mais l'attente est parfaitement récompensée ici. A l'instar de ce que propose la formidable scène d'intro, le film est une réussite sur plein de niveaux : son origin story est suffisamment explorée pour l'humaniser et nous rapprocher d'elle, les révélations concernant certains de ses secrets sont impactantes et apportent une autre dimension à l'héroïne, et son entourage (et son comportement) se révèle complémentaire.
Ce film a la particularité d'apporter différentes touches de nuances sur toutes les idées reçues que l'on pouvait avoir sur ce personnage. Là où Black Widow apparaissait comme une side-kick classique à ses débuts, ce film solo rend finalement hommage à son parcours et met en avant ses forces en s'appuyant sur ses faiblesses jusque-là ignorées mais importantes. On ne voit plus Natasha de la même façon à la fin du film, ce qui renforce notre tristesse vis-à-vis de sa récente disparition.
Dans un MCU où tous les héros ont chacun des pouvoirs, il est rafraichissant de suivre ici une héroïne (voire deux, si l'on compte Yelena incarnée par Florence Pugh) capable de sauver le monde à l'ancienne. Cela permet non seulement d'apporter une dimension plus humaine à l'histoire, mais ça nous offre surtout des scènes d'action spectaculaires.
Avec une multitude d'affrontements au corps à corps, où les techniques de combat originales sont nécessaires, mis en scène de façon nerveuse et joliment chorégraphiés (la scène du pont est géniale), on ressent véritablement la portée de chaque coup et la violence des chocs nous parait plus sérieuse. Libérée de la comparaison forcément injuste vis-à-vis tous ces Dieux ou hommes surhumains, Natasha révèle ici toute sa puissance et nous rappelle pourquoi elle faisait partie des Avengers. Clairement, le mot badass semble avoir été inventé pour elle.
On le sait, les films Marvel adorent ponctuer les différentes histoires d'une dose d'humour. Aussi, on n'est pas surpris d'en voir autant dans ce Black Widow. Néanmoins, le résultat se veut légèrement différent de ce que l'on a l'habitude de voir. Peut-être parce que l'intrigue se veut plus humaine, que les personnages apparaissent comme plus réels, l'humour y est nettement plus efficace et n'apparait jamais comme hors-sujet.
Au contraire, la légèreté mise en scène à travers certaines répliques (David Harbour, l'interprète d'Alexei, est le plus chanceux à ce sujet) apporte un vrai plus à l'ensemble et améliore la cohérence des relations entre tous les personnages. On jubile devant la mégalomanie d'Alexei persuadé d'être meilleur que Captain America et on se marre devant les taquineries entre soeurs au sujet d'une certaine pose.
Le titre Black Widow laisse peut-être entendre que ce film est uniquement centré sur Natasha, mais s'il fonctionne aussi bien, c'est parce qu'il n'oublie en réalité jamais d'exploiter pleinement les personnages autour. La notion de famille, très importante dans cette histoire, est rendue crédible grâce aux places laissées à Yelena, Alexei et Melina, qui ont chacun le temps de mettre en avant leurs forces, leurs failles, leurs doutes. Une importance cruciale qui offre de vrais enjeux aux différents affrontements et qui facilite à nous déstabiliser au moment de certaines révélations.
Le film Black Widow est actuellement au cinéma.
Publi-communiqué.