Après les annonces du premier ministre Edouard Philippe sur les lycées fermés ou encore la réouverture des commerces, c'est au tour de la ministre du travail, Muriel Pénicaud, de donner plus de précisions sur le déconfinement prévu le 11 mai 2020. Ce dimanche 3 mai 2020 sur son site officiel, le ministère du travail a ainsi publié un "protocole national de déconfinement" pour les entreprises et les employés. Le but de ce document ? "Assurer la sécurité et la santé des salariés".
Muriel Pénicaud a ainsi expliqué : "Nous devons accompagner toutes les entreprises pour que l'activité reprenne dans des conditions garantissant la santé et la sécurité des salariés. C'est une condition nécessaire au retour au travail à partir du 11 mai même si le télétravail doit rester la norme pour toutes les activités qui le permettent pour les prochaines semaines".
Mais alors, comment va s'organiser le travail des français à partir du 11 mai prochain ? "Le télétravail doit être mis en place chaque fois que possible" rappelle le document officiel. Mais quand le télétravail est impossible, voilà les règles qu'il faudra suivre.
Pour éviter la propagation du coronavirus, il faudra continuer de respecter la distanciation sociale de 1 mètre, y compris sur le lieu de travail. Il faut "une distance minimale de 1 mètre autour d'une personne (dans toutes les directions)", donc les employeurs doivent prévoir "4 m² minimum par personne". Cette distance "peut être portée au-delà de 4m², dans des configurations 'dynamiques', par exemple un magasin".
Il faut donc une "réorganisation des horaires" des salariés pour qu'ils viennent travailler à différents moments de la journée et ainsi être moins nombreux pour respecter ces règles de distanciation sociale. Il faut aussi "limiter le nombre de personnes" dans les ascenseurs pour conserver 1 mètre de distance entre les salariés.
A ces nouveaux horaires s'ajoute aussi un flux de passage contrôlé par des "plans de circulation". Les employeurs doivent réfléchir aux "contraintes" à mettre en place pour leurs employés que ce soit pour aller au parking, dans l'entrée ou encore à leur poste de travail. Il faut aussi organiser un "sens unique" dans "les couloirs, les escaliers", les lieux communs (machine à café, distributeurs...) de l'entreprise. Il sera visible grâce à un marquage au sol, du ruban, des plots ou encore des barrières.
Autres mesures à adopter : garder les "portes ouvertes" pour éviter de les toucher, une "aération régulière (15 minutes trois fois par jour)", condamner les tourniquets s'il y en a dans l'entrée, faire désinfecter les poignées de portes et les locaux tous les jours, afficher les mesures barrières comme "se laver les mains avant et après utilisation" dans les "lieux de pause"...
"Lorsqu'un tiers se déplace dans les locaux pour réaliser une intervention" comme un dépanneur par exemple, il faudra délimiter "sa zone d'intervention" avec là aussi un marquage au sol, du ruban, des plots ou encore des barrières. Et si vous devez "récupérer du matériel, déposer des objets ou des colis", "la prise de rendez-vous sera priorisée" pour éviter une trop grande affluence de personnes en même temps.
Si l'entreprise et les employés suivent correctement les règles énoncées au-dessus, le port du masque "grand public" au travail "est une possibilité, et non une obligation". En revanche, le port du masque sera obligatoire dans les entreprises "lorsque, certaines situations (...) comportent un risque non maîtrisable de rupture accidentelle de cette distanciation" et que "le respect de la distanciation physique d'un mètre entre deux personnes (clients, collègues, prestataires, etc.) ne peut être garanti".
Quant aux "campagnes de dépistage" du Covid-19 "organisées par les entreprises pour leurs salariés", celles-ci "ne sont pas autorisées". "La prise de température" non plus ne sera pas imposée aux employés.