Pour son quatrième album, Grand Corps Malade a écrit treize titres. Des morceaux où il pose sa voix et son timbre reconnaissables entre tous sur des compositions jazz, acoustiques mais aussi électro ou hip hop. Comme un "Funambule" -le titre de l'opus-, le slammeur et écrivain parvient à trouver l'équilibre en texte et musique. "Funambule" sera dans les bacs le 28 octobre prochain, mais déjà en pré-commande avec du contenu exclusif. Après avoir présenté en avant-première le clip du premier extrait Au théâtre, Grand Corps Malade a répondu à nos questions et donné un peu plus d'informations sur la genèse de cet album et les duos qu'il contient.
Quel est le message de ce premier titre Au théâtre ?
L'idée c'est de comparer la vie à l'échelle d'une pièce de théâtre. Evidemment le but c'est de réussir plus ou moins sa pièce, d'avoir quelques bonnes scènes et deux ou trois bonnes critiques à la fin. J'ai l'impression que dans la vie, au départ on nous impose un rôle, tu n'écris pas vraiment ta pièce. Ce que ce texte dit, c'est que ce n'est pas inintéressant d'essayer de sortir de ce scénario pré-écrit.
Ce nouvel album a été, en grande partie composé par Ibrahiam Maalouf, un trompettiste et jazzman réputé. Comment s'est passé votre rencontre et votre travail ?
Pour moi, ça a été une chance et une très belle rencontre. Il est capable de tout faire, de tout jouer, de tout proposer. Il a réalisé tout mon album et je pense qu'il a amené énormément. Je voulais de belles mélodies, des musiques acoustiques mais renforcées parfois par un beat un peu plus électro et hip hop. Au final, c'est au-délà de tout ce que j'espérais.
Au fil de tes albums, la musique prend une place de plus en plus importante...
La base du slam est un texte a capella, sans mélodie derrière. Sur mon premier album j'avais déjà de la musique, mais c'est vrai qu'elle était plutôt intimiste et légère. Mais le 2e album, "Enfant de la ville" était déjà très arrangé musicalement. Ce 4e album est dans la continuité des trois premiers mais c'est vrai que la musique a de plus en plus d'importance.
Pourquoi Richard Bohringer apparaît dans ce clip ?
Déjà parce que si on parle de théâtre et d'acteur, on pense forcément à lui en grand nom de la comédie. S'il nous a fait l'amitié d'être dans le clip c'est aussi parce que j'ai la chance de le connaître et de bien m'entendre avec lui. Mais c'est surtout un clin d'oeil à la suite de cet album sur lequel on a un duo qui s'appelle 'Course contre la honte', écrit à deux mains. C'est un très beau morceau, l'un de mes préférés.
Quels sont les autres duos de cet album ?
Il y aura en tout quatre duos. Celui avec Richard Bohringer et un autre avec une très grand voix féminine du jazz Sandra N'Kaké pour le titre 'Te manquer'. Autre grande fierté et autre grande joie : un duo avec Francis Cabrel, où il chante mon texte. Le 4e duo, sur l'édition limitée, a été enregistré avec une jeune chanteuse rencontrée via l'association 'Sourire à la vie'.
Ces duos avec des artistes jazz, rap ou chanson française, est-ce que c'est une façon de prouver que le slam n'est pas un OVNI musical ? Mais qu'il se mélange aisément avec les autres univers musicaux ?
C'est justement parce que le slam, depuis qu'il est devenu musical, est un OVNI qu'il peut se marier. Le slam est avant tout du texte, et une fois qu'on a du texte, on peut mettre n'importe quelle musique derrière, de la pop au hip hop. De par mes collaborations, j'ai la chance de prouver que le slam est éclectique et qu'il peut se marier avec plein d'influences et plein d'artistes.
Grand Corps Malade sera en tournée dès janvier 2014 avec son nouvel album "Funambule". Il passera par le Grand Rex de Paris le 7 mars prochain.