"Comment osez-vous ?" En septembre 2019, Greta Thunberg interpellait les chefs d'État du monde entier lors du Sommet Action Climat des Nations Unies à New York. La jeune militante suédoise de 16 ans dénonçait leur inaction face à l'urgence du réchauffement climatique. Un parti également pris par Greenpeace, dans sa nouvelle campagne publicitaire. La vidéo montre un bout de glacier qui s'effondre, puis une violente tempête, puis une ville inondée, puis un incendie. A chaque fois, l'expression "Bla bla bla" est là, que ce soit sous la forme de bouts de glaces qui s'effondrent, de barrières qui s'envolent, de panneaux qui flottent ou qui prennent feu. En fond, des discours sur le climat prononcés par Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Le slogan : "Face à l'urgence climatique, les discours ne suffisent pas. Pour que le gouvernement agisse vraiment, mobilisons-nous".
Une publicité que le métro parisien a refusé d'afficher, la jugeant "trop politique", selon l'ONG sur son site lundi 2 mars. "Le contrat qui nous lie à la RATP et à la SNCF nous interdit de diffuser des publicités à caractère politique. Or, cette publicité ne respecte pas notre devoir de neutralité et va au-delà d'une simple interpellation car elle pointe l'inaction des décideurs politiques et lance une injonction au gouvernement à agir", a expliqué la directrice juridique de la régie Mediatransports, Sylvie Doerflinge au Parisien. Une décision qui a étonné Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : "Nous n'avons pas le droit de délivrer ce message alors qu'on voit dans le métro tous les jours des pubs climaticides vantant les SUV ou des compagnies aériennes et cela ne choque personne". Il n'a pas "le sentiment d'être allé très loin dans la mise en accusation" des politiques.
Plusieurs cinémas ont également affiché leur réticence face à cette campagne publicitaire. Christophe Baures, directeur général de Sep Publicité, une régie qui gère les réclames locales diffusées dans les salles a déclaré : "On a un peu le bras qui tremble car nous sommes en pleine période préélectorale et que ce film reprend un message politique. Nous souhaiterions avoir un avis de l'autorité de régulation de la publicité avant de décider ou non de la passer".