Après son discours controversé à l'Assemblée nationale à Paris, Greta Thunberg a de nouveau livré ses idées sur le réchauffement climatique dans un discours coup de poing à l'ONU, à New York (Etats-Unis). "Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan" s'est exclamée la militante écolo suédoise qui tente de faire bouger le choses, entre tristesse et colère. Au bord des larmes, l'ado de 16 ans a lancé aux chefs d'Etats présents aux Nations Unies : "Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses". Le hashtag #howdareyou (comment osez-vous ? en français, ndlr) est même rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux.
Celle qui est à l'origine des Fridays For Future a rappelé que le problème environnemental est mondial et de plus en plus grave : "Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ?".
"Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison" a ajouté Greta Thunberg et à raison, puisque les jeunes se sont largement mobilisés ce week-end, "Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. Le monde se réveille, et le changement arrive, que cela vous plaise ou non. Merci".
Greta Thunberg n'était pas venue seule à l'ONU. L'activiste était accompagnée de 15 autres jeunes (entre 8 et 17 ans), dont l'américaine Alexandria Villaseñor et une française nommée Iris Duquesne. Ensemble, ils ont déposé une plainte inédite devant le Comité des Droits de l'Enfant des Nations Unies. Une plainte contre 5 pays : l'Argentine, le Brésil, la Turquie, l'Allemagne... et la France. Pourquoi ces pays en particulier ? Pourquoi pas contre les Etats-Unis, la Chine ou l'Inde, parmi les pays les plus pollueurs ?
Parce que l'Argentine, le Brésil, la Turquie, l'Allemagne et la France font partie des pays qui ont ratifié le Troisième Protocole (optionnel) qui se rapporte à la Convention internationale des droits de l'enfant. Celui-ci autorise les enfants à porter plainte contre les Etats s'ils trouvent que leurs droits ont été bafoués. Les USA, la Chine ou encore l'Inde n'ayant pas ratifié ce protocole, ils n'ont pas pu déposer plainte contre eux.
Face à cette pique lancée par les jeunes militants, le président de la République française Emmanuel Macron a tenu à réagir au micro d'Europe 1. "Toutes les mobilisations de notre jeunesse ou des moins jeunes sont utiles. Mais il faut qu'elles se concentrent maintenant sur ceux qui sont le plus loin, ceux qui essaient de bloquer" a-t-il déclaré, et "je n'ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd'hui, sont en train de bloquer".
Sur les réseaux sociaux, des politiques français ont également souligné que Greta Thunberg se plaignait de l'état actuel du réchauffement climatique sans pour autant apporter des solutions concrètes. Plusieurs internautes ont alors fait remarquer que c'était justement le rôle des politiques de trouver des solutions et non pas celui des militants et lanceurs d'alertes.