En septembre 2019, son désormais fameux discours "Comment osez-vous ?" prononcé à l'ONU avait mis en avant l'inaction des chefs d'Etats du monde entier. Greta Thunberg a de nouveau fait parler d'elle ce mercredi 4 mars 2020. Invitée au Parlement européen à Bruxelles, en Belgique, la militante suédoise a d'abord félicité les parlementaires européens d'avoir déclaré l'urgence climatique en novembre 2019 : "Vous avez dit que l'Union européenne était cheffe de file dans cette crise existentielle du climat. Et c'était une nouvelle excellente".
Mais rapidement, celle qui est considérée comme "l'un des leaders de notre époque" par Leonardo DiCaprio a dénoncé ces mêmes hommes et femmes politiques... parce qu'ils seraient loin d'en faire suffisamment pour l'environnement. "Quand vos enfants ont tiré la sonnette d'alarme, vous avez jeté un coup d'oeil dehors, senti l'air et vous avez dit : 'Oui, c'est vrai, la maison est en feu, ce n'est pas une fausse alerte'. Mais, ensuite, vous êtes rentrés dans la maison finir votre dîner, votre film, et vous êtes allés vous coucher sans même téléphoner aux pompiers" a-t-elle déploré. Une belle métaphore de Greta Thunberg, pour dire clairement que les parlementaires européens parlent beaucoup mais n'agissent pas ensuite pour faire évoluer les choses. "Nous sommes toujours dans une crise qui n'a jamais été traitée comme une crise" a-t-elle ajouté, leur indiquant qu'ils avaient "l'obligation" d'agir.
Le réchauffement climatique est là, prouvé par les scientifiques (n'en déplaisent aux sceptiques climatiques), les eurodéputés en ont pris conscience mais ne semblent pas plus pressés que ça pour prendre des mesures.
Alors oui, il y a bien sûr la loi climat de l'Union européenne qui a pour objectif la neutralité carbone d'ici 2050. Dans 30 ans, autant dire dans une éternité, l'Europe espère ainsi atteindre le niveau zéro d'émissions nettes de gaz à effet de serre. Si Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, ne voit aucun problème dans ce timing lointain, Greta Thunberg n'est pas du même avis. Ne mâchant pas ses mots, l'activiste écolo a assuré que c'était trop tard. Attendre si longtemps pour arriver à la neutralité carbone, c'est repousser ce qui doit être fait dès maintenant.
"On n'a pas besoin d'objectif pour 2030 ou 2050. On en a besoin aujourd'hui, en 2020" a ainsi déclaré celle qui avait également tenu un discours à l'Assemblée nationale à Paris, en France, "Nous devons réduire nos émissions de CO2 de manière drastique dès maintenant. C'est une vérité inconfortable mais on ne peut pas y échapper. Tant que vous chercherez à la fuir, vous continuerez de trahir vos enfants".
Le troisième point essentiel des déclarations de Greta Thunberg, outre le fait qu'il y a un manque de mesures et que les rares qui sont prises mettront trop de temps à se réaliser, c'est que l'UE continue de subventionner les énergies fossiles. Celles-ci sont produites par la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel et sont donc très mauvaises pour l'environnement. Si les industriels répètent que les énergies fossiles sont nécessaires dans la transition écologique, l'organisatrice des Fridays For Future n'est pas d'accord.
"Vous êtes ici à essayer de créer des lois et des politiques" a-t-elle lâché, "en prétendant que vous pouvez être un leader en matière de climat, tout en continuant à construire et à subventionner de nouvelles infrastructures pour les combustibles fossiles". En colère que les parlementaires européens prennent des décisions écologiques pour au final ne pas les appliquer, elle a lancé : "Il faut mettre un terme à cette situation". Comment ? En passant enfin aux énergies vertes et renouvelables.