Dans le film, JB continue de jouer au foot malgré son problème cardiaque. Toi aussi tu serais capable de risquer ta vie pour ta passion ?
Ouè je crois. C'est quelque chose de vitale, une vocation. C'est un truc qui te prend aux tripes. T'as l'impression qu'il n'y a pas de barrières et s'il y en a, t'es prêt à les franchir. On est libre et on fait tous nos choix dans nos vies. Ma famille a fait ses choix et là c'est à mon tour. Il n'empêche que je les aime de tout mon coeur (rire).
Dans le film, ton personnage fait de gros sacrifices pour réaliser son rêve en quittant son pays pour venir au centre de formation. On retrouve les mêmes contraintes dans le cinéma ?
Ouè bien sûr. C'est là où je me suis un peu retrouvé dans le personnage d'Elmalah. C'est quelqu'un qui est comme presque tous les footballeurs : ils jouent en Europe alors qu'ils viennent tous d'ailleurs. Ils sont déracinés, très seuls et leurs familles ce sont leurs nouveaux partenaires. C'est une réalité très dure et même quand t'es acteur. Par exemple tu peux tourner en Roumanie pendant 3 mois, loin de tout le monde. C'est dur mais tu sais pourquoi tu le fais. Tu vis pour ça et le rêve est à porté de main, donc tu le fais.
Avec Les Petits Princes, on découvre qu'il existe une réelle rivalité dans le centre de formation entre les titulaires et les remplaçants. C'est une situation que l'on retrouve parfois sur les tournages ?
Non, parce qu'on est tous là pour la même chose. Un film ça dure 6 mois pour un acteur avec la préparation, le tournage... Il vaut mieux qu'on soit tous ensemble plutôt que les uns contre les autres. Dans un centre de formation ce sont des adversaires. Y a 11 joueurs qui vont commencer le match et le 12ème a forcément les boules d'être sur le banc. Dans un film c'est différent, tu sais le rôle que t'as quand t'as signé ton contrat.
J'ai vu qu'Abidal était lié au film. T'as eu la chance de le rencontrer pour avoir quelques conseils ?
Non pas encore (rire). En gros il est arrivé après le tournage. Il a vu le film et il l'a adoré. Il est devenu producteur, il a contribué au film avec un fond de développement. On devait le rencontrer à Barcelone, mais pour le voir y a tellement de barrières que c'est mission impossible (rire).
Et vous avez eu des retours d'autres footballeurs ?
On est allé à une projection à la Fédération Française de Football et il y a un ancien footballeur, Bernard Diomède (Champion du Monde 1998 Ndlr) qui a adoré le film. Je pense qu'il veut le montrer à ses jeunes dans son académie de foot. Le film a aussi été montré à Auxerre devant Guy Roux, l'entraîneur et les jeunes du centre de formation. C'était dingue. On a beaucoup de retours très positifs de ces gens qui sont dans le foot.
Le football français est en train de prendre une nouvelle ampleur avec les arrivées d'investisseurs au PSG ou à Monaco. C'est une bonne nouvelle pour toi ?
C'est super intéressant, ça relance le foot français et ça lui donne un nouveau souffle. T'as Zlatan à Paris, j'y aurais jamais pensé. Falcao à Monaco c'est juste wow. Evra qui pourrait revenir à Monaco... Ça donne une nouvelle dimension au foot, c'est trop bien. Ça devient vraiment très excitant.
On a vu qu'il y avait plusieurs points communs entre le foot et le cinéma. Quel footballeur mériterait d'avoir un film sur sa vie ?
Il y en a plusieurs qui sont fascinants. Eto'o ça serait pas mal du tout. Il a une vie très mouvementée. Y a Hulk, un brésilien. Il est discret parce qu'il n'a pas commencé au Brésil et pour le coup, c'est vraiment un déraciné. Il n'a presque jamais joué dans son pays, puisqu'il commencé au Portugal et il est maintenant en Russie. Et puis y a Abidal. Vaincre la maladie, revenir au haut niveau et puis gagner. C'est dingue.
Et pas Messi ? Il va pourtant avoir le droit à son biopic.
Mais qui va incarner Messi ? T'as intérêt à bien jouer... (rire)
Pour finir, qui sera le prochain ballon d'or ? Encore Messi, Ronaldo ou un nouveau ?
Messi, il a atteint un stade où en fait c'est comme Nadal à Roland Garros : c'est normal, évident. Ronaldo me fascine parce que c'est un travailleur. Je dis pas que Messi n'est pas un travailleur, mais ce n'est pas inné chez Ronaldo. Du coup, tout ce qu'il fait c'est du travail acharné, c'est une brute et ça se voit. Mais le joueur qui mériterait selon moi c'est Nemanja Vidić, un défenseur de Manchester United (Ralph Amoussou est fan du club). Sinon je pense que ça sera Robben parce qu'il a mis un but en finale de Ligue des Champions, même si Ribery le mériterait beaucoup.