Si le sexe est devenu quelque chose de banal aujourd'hui, faisant l'objet de divers études ou applications sur iPhone plus ou moins utiles, tout n'a pas toujours été comme ça. Et c'est grâce aux recherches de William Masters et Virginia Johnson que le monde a évolué, à travers leurs différentes études inédites sur les comportements sexuels quels qu'ils soient.
Rien de mieux qu'une série sur le sexe pour attirer l'attention des médias. La bonne nouvelle, c'est que Masters of Sex n'est pas un défouloir à poitrines et paires de fesses pour faire le buzz, la série préférant se concentrer sur ses personnages. Et si on a évidemment le droit à notre lot de scènes de nudité extrêmement bien réalisées, ces dernières ont toujours un but précis et une réelle utilité. Et quand en plus les créateurs s'amusent avec, nous offrant quelques séquences cultes (la scène dans le placard), on ne peut que tomber amoureux de ce parti pris.
Et si la réalisation est magnifiquement soignée, nous offrant de très jolis plans prenant place dans de très beaux décors dignes des années 50, ce sont surtout les comédiens qui nous fascinent. Comme il en a l'habitude, Michael Sheen est d'une justesse remarquable et nous dévoile un personnage à la personnalité troublante. A la fois fascinant, touchant et inquiétant, ce nouvel anti-héros est aussi bien écrit qu'interprété.
De son côté, si Lizzy Caplan n'a pas eu de chance avec une storyline très lourde concernant la relation de son personnage dès le pilote, elle est aussi sublime que parfaite. Alors que son rôle nous dévoile quelques indices des découvertes auxquelles feront face les personnages (Cf, la scène du cunnilingus), elle nous surprend par son jeu. Mystérieuse, sexy, intelligente... Virginia a tout de la femme fatale, nous promettant quelques situations intenses et surexcitées en comparaison du caractère de William.
Le seul véritable défaut repéré lors de ce pilote est difficilement descriptible. Il s'agit de son rythme, nous laissant parfois en dehors des intrigues. A trop vouloir en montrer durant le premier épisode (les rencontres, les liaisons, les scènes de sexe, les découvertes, les enjeux...), on se perd facilement et il n'est pas rare de décrocher quelques minutes. Rien de dramatique, le décor devant obligatoirement être planté, mais cela peut rapidement rebuter quelques téléspectateurs. Toutefois, quand on voit l'évolution de Breaking Bad, cela serait dommage de s'arrêter à ça au risque de passer à côté de quelque chose d'inoubliable.
Oui, on a le droit à de beaux plans sur de belles poitrines et oui, le thème du sexe peut être facile pour attraper le public. Toutefois, Masters of Sex est bien plus que ça. C'est une plongée dans un univers incompréhensible à notre époque et qui se dévoile absolument fascinant. On entre dans un monde ouvert aux découvertes, mené par des personnages remarquablement écrits. C'est original, beau et magnifiquement joué et cela nous promet de futurs épisodes aussi intense qu'excitants.