Ce vendredi 29 septembre 2023, Prime Video entamera la diffusion de Gen V, le premier spin-off de la série The Boys. Et on ne va pas vous le cacher, à l'annonce de ce nouveau projet par la plateforme de streaming, on était loin d'être emballé à la rédac. À dire vrai, on n'en voyait pas du tout l'intérêt, alors même que les aventures de Hughie et Butcher ne sont toujours pas terminées et que les deux ambiances semblent particulièrement proches.
Aussi, lorsque l'on a reçu les premiers épisodes en avance (les petits avantages du métier de journaliste !), on y est allé un tout petit peu à reculons en s'attendant, au mieux à un The Boys avec un casting rajeuni, au pire à une série inutile, uniquement capable de nous faire perdre du temps. Et vous savez quoi ? On avait tort. Complètement. Totalement. A 100%. Oui, après trois épisodes avalés, on en est déjà ultra fan.
Avant de commencer, de quoi ça parle Gen V ? Vought International a lancé la Godolkin University School of Crimefighting, une université censée permettre aux jeunes qui se découvrent un pouvoir de gérer au mieux cette nouvelle vie en les accompagnant dans leur transition et en les guidant pour leur avenir (super-héros ou simples panneaux publicitaires). Mais comme à chaque fois avec Vought International, l'entreprise cache de sombres secrets et une bande d'étudiants va se réunir pour mettre fin à ce sadisme en tentant de sauver l'un des leurs.
C'est la très bonne surprise de ce spin-off, les créateurs ont eu l'intelligence de ne pas partir sur le cliché du teen-show avec des adolescents horripilants qui deviennent de véritables ordures avec leurs pouvoirs. Non, ici, pas de Homelander miniatures, les héros de Gen V apparaissent tous plus humains les uns que les autres, avec leurs forces, leurs fragilités et leurs propres histoires. De fait, on s'attache très vite à eux et on s'intéresse réellement à l'intrigue.
L'intrigue qui est par ailleurs le gros point fort de Gen V. Là où The Boys reste parfois trop longtemps en surface en se contentant d'une succession de scènes chocs pour marquer les esprits, ce spin-off - qui profite évidemment d'un univers déjà mis en place, nous amène immédiatement dans un monde de faux semblants et de mystères. Comment ? Avec l'introduction de "La Forêt", une clinique aussi intrigante que flippante.
Dans cette série, les héros sont donc guidés par un véritable objectif qui les fait affronter de véritables dangers, lui permettant d'échapper à cette ambiance étudiante très codifiée avec un concours d'ego stupide et lassant pour savoir qui est le plus cool, le plus nul... En bref, ce n'est pas My Hero Academia avec des cours, des stages & cie. La mise en scène à l'université est juste un prétexte pour s'attarder sur ces jeunes qui n'ont rien demandé et qui paient l'égoïsme de leurs parents.
Cela dit, on vous rassure, si Gen V est donc plus travaillée que ce que l'on craignait avec sa propre aventure et une plus grande profondeur dans l'écriture des personnages (en seulement trois épisodes vus, on ressent déjà leurs souffrances face à cette vie qu'ils ne maîtrisent pas et dont ils ne veulent pas), cela ne signifie pas pour autant qu'elle est plus sage que sa grande soeur.
Au contraire, là aussi le sang coule à flot à travers des scènes génialement gores et WTF. De même, les scénaristes font preuve d'originalité (et d'une giga dose de folie) dans l'utilisation des différents pouvoirs (vous n'êtes pas prêt pour une nouvelle séquence avec un pénis !) qui, là encore, apparaissent aussi badass que bouleversantes. Pour la première fois, on réalise combien la force épique de ces pouvoirs peut être douloureuse pour les victimes et leurs propriétaires !
Plus humaine, plus touchante et un peu moins superficielle que The Boys, Gen V reste également super badass, sanglante et sait faire preuve d'autodérision à travers des séquences gratuites et donc totalement jouissives. Oui, ce spin-off nous a happé et on a hâte d'en découvrir la suite.