"War never changes" Trois mots que les fans de la saga Fallout connaissent bien. Fallout 4 prouve pourtant que rien n'est immuable, pas même la guerre. Dans ce quatrième volet, le joueur incarne un résident de l'abri 111 qui, 200 ans après les frappes nucléaires qui ont transformé les Etats-Unis en terres désolées, se réveille d'un long sommeil cryogénique. Et à peine le temps de décongeler que ce dernier est chargé d'une mission : retrouver son gamin, kidnappé par de mystérieux pillards. De là, dans un monde post-apocalyptique et hostile, l'objectif est de remonter la piste de son fils tout en réalisant une myriade de quête secondaires au story-telling toujours aussi poussif. Bref, jusque-là, on retrouve la recette qui a fait le succès de la saga.
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Fallout 4 ne manque pourtant pas de nouveautés. Les facettes RPG du titre ont tout d'abord évolué. Auparavant, après avoir affecté (une seule fois) des points aux attributs principaux (Intelligence, Perception, Force...), le joueur accumulait à chaque niveau 20 points à répartir sur différentes compétences, ce qui permettait d'augmenter les dégâts de ses armes ou de faciliter le piratage, le crochetage, etc. Désormais, à chaque niveau, il est possible d'assigner, dans un tout nouvel arbre de compétences, un point soit à un attribut fondamental ou à une compétence propre (à améliorer plusieurs fois). Et pour être débloquées, certaines compétences demandent de développer un attribut plus qu'un autre. Un système déroutant, mais au final très intuitif !
L'arbre de compétences n'est pas la seule chose qui a changé. Le crafting a aussi été repensé. A présent, il est possible, à l'aide d'ateliers et des ressources (adhésif, vis, bois, acier..) produites à l'aide des objets inutiles accumulés lors de ses voyages dans le Commonwealth, d'améliorer les armes de fortune ou futuristes ramassées. Et tout est personnalisable, de la poignée, au viseur, en passant par le canon. Une personnalisation également valable - via deux autres établis - pour les armures ou encore les drogues qui confèrent des bonus lors des affrontements contre les Rataupes ou les Récupérateurs lourdement armés (mais attention à l'addiction).
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Et là vous voyez déjà pimper votre armure assistée. Alors oui, la fameuse armure robotisée peut aussi être améliorée (plastron, casque, jambières...) sur une station spécifique. Mais son fonctionnement diffère des précédents volets. Celle-ci s'assimile plus à une sorte de véhicule que le joueur doit entretenir et surtout alimenter en courant pour être utilisée lors des raids très musclées ou pendant les assauts d'écorcheurs. Des réacteurs à fusion - sans lesquels votre exosquelette prendra la poussière au garage - sont ainsi disséminés aux quatre coins du monde. En clair, entre l'arsenal, les médocs ou l'armure assistée, le mot d'ordre est la flexibilité !
Autre innovation de Fallout 4 : les colonies. Tout au long de l'aventure, des missions invitent le joueur à sauver des habitants des Terres Désolées afin de les enrôler dans sa communauté. Des colons à héberger, protéger des dangers du wasteland et nourrir. Pour ce faire, à certains endroits de la carte, des ateliers permettent de passer en mode "construction", et la manière d'un Sims, de fabriquer sur une zone donnée des logements de fortune (à équiper avec tout un tas de meubles), des puits, des tourelles de défense, etc. En clair, tout ce qu'il faut pour offrir un cadre plus ou moins idyllique à ses colons auxquels on peut de l'aide en combat. Au demeurant, cela reste anecdotique. On se prend cela dit vite pour un professionnel du BTP !
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Mais attention, tout n'est pas rose - ou vert radioactif - dans Fallout 4. Le système de dialogue déçoit. Alors, on le savait, depuis que Bethesda a récupéré la licence, les dialogues ont perdu en diversité. C'est encore plus marquant dans ce quatrième volet. Car si certes, des lignes et des lignes de dialogue ont été enregistrées, les choix proposées ont été trop simplifiés. Les punchlines drôles et très second degré ne sont en effet symbolisées à l'écran que par "oui", des "non" voire des "peut-être" qui sonnent beaucoup trop creux. Heureusement, le joueur peu toujours d'utiliser ses talents d'orateur pour persuader certains PNJ de faire des choses contre leur gré.
L'IA des ennemis est également capable du meilleur comme du pire. On ne compte pas le nombre de fois où des pillards se sont retrouvés bloqués dans un élément du décor sans tenter de le contourner. Cela dit, il y a aussi du bon, à l'image des goules, aussi vives que les zombies de World War Z, et des écorcheurs, redoutables et increvables. Heureusement, le système de VATS, qui permet de viser certaines parties du corps, est lui aussi de retour dans une forme améliorée... mais toujours aussi cheatée, avec notamment l'ajout d'un critique qui fait mouche à 100%. Les développeurs ont cependant eu la bonne idée de remplacer la pause par du slow-motion.
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Quid de la durée de vie du jeu ? Entre l'exploration des Terres Désolées, les innombrables quêtes secondaires à mener dans l'ordre de son choix, et les dizaines d'abris et villes à piller de fond en comble, Fallout 4 tiendra clairement en haleine les joueurs pendant de très longues heures. Dommage que des temps de chargement assez longs et des allers retours réguliers à sa colonie (et impératifs pour stocker ses trouvailles) rendent la progression de l'aventure moins fluide.
Techniquement, Fallout 4 manque légèrement d'ambition. Les animations des personnages n'ont notamment pas beaucoup évolué depuis Fallout 3 et Fallout : New Vegas. Les graphismes peinent aussi à impressionner la rétine. Mais attention, le jeu n'est pas moche pour autant, loin de là. La modélisation des environnements des Terres Désolées - qu'il s'agisse des abris abandonnés, des ruines des villes rasées par les bombes nucléaires ou encore de la lumineuse Diamond City - est aussi inspirée que dans les précédents volets. Le titre délivre aussi des effets de lumière et des textures pour le moins soignés (en particulier sur les PC de compétition). Enfin, la bande-son, que ce soit du côté des thèmes que du doublage français, rythme quant à elle avec brio nos errances dans le Commonwealth !
L'avis de la rédac' : Fallout 4 possède de nombreuses qualités, comme son nouvel arbre de compétences, son système de craft réussi ou encore sa durée de vie exemplaire. Dommage que de petits défauts (graphismes pas foufous, des options de dialogues trop simplifiées, IA perfectible...) viennent légèrement ternir l'expérience. Mais dans l'ensemble, ce quatrième volet de la saga de Bethesda reste un bon cru !