Après avoir visité Paris pendant la Révolution française dans Assassin's Creed Unity, direction Londres, en pleine révolution industrielle, dans Assassin's Creed Syndicate. Un contexte qui profite à Crawford Starrick, un nouveau maître templier qui contrôle les différents poumons de la City, de ses impressionnantes usines jusqu'à son système de santé. Deux assassins jumeaux, Jacob et Evie Frye, sont cependant bien décidés à éliminer cet ennemi et ses lieutenants, tous à la recherche d'un nouveau fragment d'Eden capable de les rendre quasi-immortels.
Ne vous emballez cependant pas trop : le scénario d'Assassin's Creed Syndicate n'est pas l'une des plus grandes forces du jeu. La faute à une intrigue légère et manquant de piquant, une mise en scène très généralement limitée et des retours dans le présent qui n'apportent pas grand chose au développement de l'univers de la franchise. Les jumeaux Frye, aux caractères bien différents, forment néanmoins un duo détonant et rafraîchissant, avec d'un côté Jacob, l'assassin séducteur et tête brûlée, et de l'autre sa soeur Evie, l'assassin sérieux et (trop) organisé.
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Le jeu nous propose d'ailleurs de contrôler et de faire évoluer ces deux héros, et ce de manière séparée. Car bien qu'ils possèdent le même arbre de compétences, libre aux joueurs de choisir les capacités et bonus qu'ils souhaitent débloquer pour chacun, à l'aide de l'argent, des ressources et de l'XP récupérés en mission. En parlant des missions, il y a de quoi faire. Les assassinats sont bien évidemment de retour, avec quelques petites subtilités au passage. Désormais, des tâches annexes permettent notamment de faciliter l'infiltration ou d'effectuer des assassinats uniques.
Les joueurs ont également toujours comme objectif parallèle de libérer les quartiers de la City contrôlés par les Templiers. Cela passe par des missions "kidnapping", la libération d'enfants dans les usines ou l'extermination des gangs. Les Assassins ont en effet un nouvel ennemi : les Brighters, qui sèment la terreur dans les rues de Londres. Enfin, pour celles et ceux qui en veulent toujours plus, Assassin's Creed Syndicate introduit diverses activités secondaires uniques comme les courses en calèches et le club de combat, utiles pour alimenter son portefeuille.
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En matière de gameplay, les nouveautés sont bien au rendez-vous. Le système de combats, bien que toujours basé sur l'esquive et le timing, évolue grâce à l'introduction de trois nouvelles armes (le poing américain, la canne-épée et le Kukri), toutes propices aux échanges violents et musclés. De nouveaux gadgets font aussi leur entrée à l'image des bombes électriques (qui permettent de paralyser ses ennemis brièvement) ou encore le grappin, très pratique pour atteindre rapidement les toits (malgré son utilisation aléatoire et au final anecdotique lors des phases d'assassinat). Il est également possible de développer son propre gang, à faire intervenir lors des face-à-face avec les Brighters ou durant les séquences d'infiltration, pour entre autres détourner l'attention.
Cependant, la difficulté des missions est loin d'être insurmontable et l'on parvient facilement à progresser dans l'aventure sans ressentir le besoin de recruter des combattants et de faire appel à eux. Autre petite déception : peut-être attendiez-vous beaucoup des poursuites en calèche. Vous risquez finalement d'être déçu. La conduite est laborieuse et les affrontements, annoncés comme épiques, sur les toits des voitures à cheval sont quasi inexistants. Même constat pour les phases de poursuite en free-running, alors que Londres et son terrain de jeu gigantesque en promettaient de belles : où sont-elles passées ? Elles doivent certainement se trouver là où les développeurs ont caché le multi introduit dans Unity, absent de Syndicate (tant mieux cela dit).
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Côté technique enfin, Assassin's Creed Syndicate souffle le chaud et le froid. Si les graphismes sont au top, les modélisation des environnements londoniens réussie, et l'animation des combats fluide, quelques bugs récalcitrants, notamment de collision, viennent parfois ternir l'expérience de jeu. Alors qu'on se rassure, on est tout de même très loin des lacunes d'Assassin's Creed Unity à sa sortie (ce qui avait contraint Ubisoft à mettre la main au portefeuille). Autre point fort du jeu : sa BO constituée de thèmes "so british" qui accompagnent avec brio nos visites de la City !
Verdict de la rédac : Assassin's Creed Syndicate ne manque pas de bonnes idées, à l'image de son duo Jacob/Evie attachant, ses assassinats dépaysants ou encore son univers londonien fidèle et au bon goût de vapeur. Malheureusement, le caractère anecdotique des principales nouveautés (grappin, développement du gang, course poursuite en calèche...) et une mise en scène assez pauvre font qu'on a un peu mal à s'attacher à ce volet. Les fans de la saga passeront cela dit difficilement à côté !