Les années passent mais Kery James reste. L'artiste originaire d'Orly dans le Val-de-Marne (94), qui répond au nom d'Alix Mathurin à l'état civil, demeure l'un des plus importants pionniers du rap français. Il a ainsi traversé toutes les époques de ce courant musical, que ce soit avec son premier groupe légendaire qu'était Ideal J, l'inoubliable collectif de la Mafia K'1 Fry ou bien en solo.
Et loin de se limiter à la musique, Kery James a également brillé sur les planches au théâtre avec de multiples pièces mais aussi au cinéma avec le premier volume du film Banlieusards disponible depuis 2019 sur la plateforme de streaming Netflix - pour laquelle il avait sorti un featuring surprenant avec Orelsan - ainsi qu'un second volet qui vient d'être mis en ligne sur le catalogue du géant américain le 27 septembre dernier et qui rencontre déjà un franc succès.
À cette occasion, le rappeur a accordé une interview - à retrouver ci-dessous - à celui qu'on surnomme Le Chairman dans son émission diffusée sur YouTube intitulée "Oui Hustle" (celle-là même dans laquelle Gims avait livré sa théorie douteuse sur les Pyramides égyptiennes). Au cours de cet entretien fleuve passionnant de près de d'une heure et quart, Kery James se livre sur de très nombreux sujets, que ce soit sa vie personnelle ou son parcours professionnel. L'occasion pour lui de briser une sorte de légende urbaine, propre au rap français : l'argent.
"Pendant très longtemps, je n'ai pas vécu avec le rap. Pendant très longtemps. Même pendant que j'étais exposé. Alors à l'époque d'Idéal J, non. Absolument pas", débute-t-il à ce propos. "Je me rappelle, on avait fait un concert en Suisse. Avant et après le concert, on faisait du trafic, tu vois ? (...) Il y a beaucoup de gens qui se font des illusions sur ce que cela peut rapporter. Alors le marché, il a un peu changé aujourd'hui, mais il y a quand même beaucoup d'excès. Il n'y a pas autant d'argent que ça dans le rap. À écouter certains rappeurs, on dirait qu'ils sont dans le pétrole", argumente Kery James.
Il faut dire que le rappeur n'a pas forcément eu le meilleur timing d'un point de vue financier dans sa carrière. En effet, si le rap est aujourd'hui le genre le plus écouté en France (et de très très loin), cela n'a pas été le cas pendant longtemps. Alors forcément, les revenus des rappeurs qui ont été plébiscités dans les années 1990 et 2000 sont bien différents des artistes à succès actuels. Heureusement pour lui, Kery James a plus d'une corde à son arc et bénéficie toujours de la même réussite dans ses différents projets aujourd'hui.