Le 20 août 2023, l'Espagne remportait la Coupe du Monde de football féminine. Or, ce qui aurait dû être une fête est désormais gâchée par une terrible polémique. En cause ? Au cours de la cérémonie de remise des médailles, Luis Rubiales - le président de la fédération espagnole, a été pris en flagrant délit en train d'embrasser l'attaquante Jenni Hermoso.
Un geste logiquement jugé déplacé et obscène dans de telles circonstances, d'autant plus que celui-ci aurait dérangé la principale concernée. Dans une vidéo filmée dans les vestiaires quelques heures après la victoire de son équipe, on pouvait en effet entendre la joueuse affirmer, "Ca ne m'a pas plu", laissant entendre qu'elle n'avait pas su comment réagir sur le moment.
Face à cette situation, tout un pays (supporters, politiciens, sportifs) s'est donc levé pour pointer du doigt le comportement du dirigeant et lui sommer de démissionner, alors même que d'autres dossiers sur sa gouvernance sont en train d'être dévoilés dans la presse. Le problème ? Luis Rubiales n'a aucunement l'intention d'écouter ces critiques.
Au contraire, le président de la fédération a profité d'une conférence de presse organisée ce vendredi 25 août 2023 pour déclarer d'un ton assuré, mi-provocateur, mi-menaçant : "Je ne vais pas démissionner, je ne vais pas démissionner !" Puis, visiblement fier de lui, il a ensuite ajouté : "Un bisou consenti me ferait partir? Allons... Je vais lutter jusqu'au bout. Et j'espère que la loi sera appliquée".
Car oui, Luis Rubiales l'a une nouvelle fois expliqué, ce baiser - bien qu'improvisé, aurait été réalisé en accord avec la joueuse : "C'était un baiser spontané, mutuel, euphorique, consenti. C'est la clé. Oui, c'était consenti". Aussi, après avoir néanmoins regretté que ce geste ait pu offenser certaines personnes, "Je ne m'étais jamais comporté ainsi, l'émotion était grande", il a rapidement balayé d'un revers de main les accusations de comportement toxique : "Le désir que je pouvais avoir en donnant ce baiser était le même que celui que je pouvais avoir en embrassant ma fille, il n'y avait pas de domination ici".
Enfin, il a promis qu'il ne se laissera pas faire. Conscient d'être devenu l'ennemi public n°1, Luis Rubiales a décidé de se glisser dans la peau d'une victime en déplorant le comportement de certaines personnes à son encontre. Un comble. "Un meurtre social est en train d'être perpétré. Ils essaient de me tuer. En tant qu'Espagnol, je pense que nous devons réfléchir à la direction que nous prenons, a-t-il lâché. À ces personnes qui veulent m'assassiner publiquement, je vais me défendre devant les juges. Je vais lancer des plaintes contre ces personnes". La définition même du culot.
Par ailleurs, comme si son discours n'était déjà suffisamment honteux, le dirigeant nous a offert une formidable leçon de mansplaining en réinventa le concept de féminisme : "Mes filles doivent apprendre une leçon aujourd'hui : l'égalité, c'est faire la différence entre la vérité et le mensonge. Vous êtes (en désignant ses filles, ndlr) le vrai féminisme, pas le faux féminisme qui existe".
On ne sait pas sur quels critères sont recrutés les dirigeants des fédérations de football, mais entre les comportements de Luis Rubiales et de Noël le Graet au sein de la FFF, on a de quoi se poser des questions...