"Ah, c'est l'Arabe qui va nous représenter...", "Arabe de service", "Y'a pas de chanteur français ?"... Ca, ce n'est qu'une infime partie des insultes dont Slimane a été la cible ces derniers mois. En novembre dernier, la délégation française de L'Eurovision 2024 nous apprenait le choix du chanteur pour représenter la France au fameux concours musical international. Et depuis, les attaques haineuses se sont enchaînées..
Dans les pages de Têtu, Slimane en témoigne. Et il raconte : : "Chaque jour, j'ai droit à une sortie raciste du type. Mais aujourd'hui ça peut même me faire rire, tellement je trouve ça pathétique !". De quoi rappeler les mots précis de la journaliste et militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo, en 2022 : "le racisme ce n'est pas uniquement de la théorie, mais c'est une idéologie qui s'inscrit dans des vécus".
Et cela touche tous les milieux...
Face à la haine, l'interprète de la chanson Mon amour a donc choisi d'ignorer. Quitte à être dans la résignation, comme beaucoup de victimes de discriminations malheureusement. Il raconte, dans les pages du magazine des cultures LGBTQ : "C'est triste à dire, mais peut-être qu'on s'y habitue plus qu'on ne gère ce genre de messages, cette violence. Je préfère rester dans l'indifférence"
"J'estime que ce que je fais, ma carrière, mes concerts, les gens qui viennent me voir de toutes origines et de toutes confessions, sont la meilleure des réponses". La facette déprimante d'une ascension que le chanteur relatait en ces termes l'an dernier : "Difficile de ne pas regarder dans le rétroviseur depuis que je sais que je vais représenter mon pays à l'Eurovision ! C'est complètement fou quand j'y pense".
Et comme le rappellent nos confrères de Purecharts, cela va également tout à fait à l'encontre de la vision que défend Slimane, celle d'une musique totalement inclusive : "J'aime l'idée de réunir des pays et des cultures autour de la musique, de créer une sorte de "safe place" européenne", déclare-t-il. "Je trouve que c'est beau. C'est un rassemblement, familial, qui fait du bien. Et je pense qu'on a tous besoin de se sentir ensemble. On a aussi besoin de la musique, de tout ce qu'elle peut procurer comme bonheur et comme émotion".
Bien sûr, ce n'est pas la première fois qu'un candidat en route pour représenter l'Hexagone subit les attaques des lames les moins aiguisées du tiroir. En 2019, Bilal Hassani survivait tant que bien mal du haut de ses 19 ans de l'époque à un déferlement d'homophobie sur les réseaux sociaux.
Un autre fléau encore d'actualité.