Les études sur le marché de la musique sont toujours particulièrement intéressantes. En effet, celles-ci permettent de donner des indications pertinentes sur l'évolution de la consommation musicale à travers le monde. La dernière en date ne fait pas exception. Cette analyse provient de Luminate Data, une branche consacrée aux statistiques du média réputé Billboard Charts, et a notamment été relayée par le compte français Ventes Rap sur le réseau social Instagram.
On y découvre qu'en 2022, "67,1 millions de titres mis en lignes sur les plateformes de streaming ont été écoutés moins de 10 fois, soit 42% du catalogue mondial. Parmi ces titres, 38 millions de titres n'ont pas été écoutés durant l'année passée, soit 24% du catalogue mondial". Oui, pas même par des membres de la famille des artistes comme le souligne un internaute... Des chiffres qui semblent tout bonnement aberrants à une époque où la pollution numérique - due à la saturation des serveurs et des espaces de stockage - devient un véritable enjeu de société à part entière.
Nombre d'internautes, à la découverte de ces statistiques, ont alors suggéré que ces morceaux "fantômes" soient retirés et tout simplement supprimés des plateformes de streaming. D'autres avancent l'idée de laisser le droit de parution seulement à des artistes d'ores et déjà certifiés pour éviter ces titres que personne ou presque n'écoute. Mais l'équation semble bien plus complexe que cela et pourrait remettre en question l'écosystème de l'industrie musicale actuelle.
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S'il faut établir un minimum d'audience pour pouvoir être en capacité de mettre en ligne des tracks sur les différents supports, comment déterminer et statuer sur un chiffre bien précis ? Comment un artiste se lançant de zéro dans une carrière musicale pourrait-il constituer une fan-base sans publier le moindre titre à ses débuts ? Que deviennent les versions numériques d'anciennes chansons parues il y a plusieurs décennies mais qui ne comptent plus aucun auditeurs aujourd'hui ? Faut-il installer un système de mise en ligne éphémère en fonction des performances d'écoute des morceaux ? Autant de questions sur lesquelles l'industrie musicale et ses nombreux professionnels vont pouvoir se pencher au cours des prochains mois en vue de trouver une solution viable.