Les séries ne peuvent-elles pas reposer en paix ? Après le retour catastrophique de Heroes, c'est un autre série culte du début des années 2000 qui faisait son come-back à la télévision ce week-end. Après une saison 9 exceptionnelle avec Kiefer Sutherland diffusée en 2013, 24 heures chrono revit dans 24 : Legacy, son reboot. Exit Jack Bauer (l'acteur est actuellement à l'affiche de Designated Survivor), c'est un nouveau personnage qui reprend les rennes.
Eric Carter (Corey Hawkins), ancien soldat, a retrouvé une vie normale après une mission périlleuse durant laquelle il a, avec 6 autres soldats, tué Ibrahim Ben-Khalid, un leader extrémiste. Un jour pas tout à fait comme les autres, Eric découvre que ses anciens camarades ont été tués un par un par des fidèles de Bin-Khalid. Il va alors devoir tout faire pour sauver sa peau avec l'aide de Rebecca Ingram (Miranda Otto), ex-leader de la CTU (Counter Terrorism Unit ou Cellule anti terrorisme).
On commence à se dire que trop de reboots tue les reboots et ça n'a jamais été aussi vrai que pour 24 : Legacy. Le premier problème que pose le pilote, c'est son côté caricatural qui passait peut-être il y a 16 ans mais qui fait grincer des dents aujourd'hui. Dès les premières minutes, on découvre des terroristes (arabes évidemment) en train de tuer une famille américaine. Un prémisse qui sonne mal dans une Amérique où Donald Trump vient d'interdire partiellement l'accès aux Etats-Unis aux ressortissants de 7 pays du Moyen-Orient. 24 : Legacy, au-delà de ce problème majeur, n'est pas un mauvais divertissement. Les scènes d'action sont là, le rythme aussi et Corey Hawkins est plutôt convaincant dans son rôle.
Le soucis, c'est que si 24 heures chrono était une révolution dans les années 2000, elle ne l'est plus aujourd'hui. Dans un univers télé où elle est confrontée à Homeland notamment, 24 : Legacy devient totalement obsolète et dépassée. Évidemment, les nostalgiques de la série originale y retrouveront les codes de 24 heures chrono : le chrono (bien sûr) mais aussi les splits screens (écrans divisés). Mais est-ce vraiment suffisant ?
Ce premier épisode, diffusé juste après le Super Bowl, n'a d'ailleurs pas eu le buzz escompté puisque "seulement" 17 millions de téléspectateurs l'ont suivi, le pire score pour un programme post-Super Bowl depuis 2003 (le match a, quant à lui, attiré plus de 113 millions de téléspectateurs). Reste à savoir si les Américains lui ont redonné une chance ce lundi lors de la diffusion du deuxième épisode.