On connaît le cinéma durant le confinement - c'est-à-dire inexistant - et après (Tenet !), mais connaissez-vous les films pré-pandémie de coronavirus ? L'exemple le plus médiatisé, c'est Contagion de Steven Soderbergh : une oeuvre qui aurait préfiguré ce qui est venu bousculer le monde il y a quatre ans tout juste en relatant la propagation alarmante d'un virus aux quatre coins du globe - Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni.
Prophétique ? Toujours est-il que ce film spectaculaire - de réalisme ! - au casting quatre étoiles (Marion Cotillard, Matt Damon, Jude Law, Kate Winslet...) présente de troublants détails. Imaginé en collaboration avec des scientifiques, puis étudié de nouveau par des experts à l'heure du Covid, ce film captivant sorti en 2011 est à (re)voir ce 15 février sur TMC à 21h25. Et vous feriez mieux de ne pas louper le rendez-vous...
On vous explique pourquoi.
Présenté à la Mostra de Venise 2011, Contagion ne se contente pas de saisir en mode film catastrophe la diffusion d'une maladie transmissible par l'homme mais le fait d'une manière quasi documentaire. Supervisé par des conseillers scientifiques, ce thriller choral qui a exigé de multiples voyages, de Hong Kong à l'Illinois en passant par Londres et Casablanca, témoigne effectivement d'une véritable qualité factuelle.
Parmi ces regards particulièrement avisés, relatent nos confrères d'Allociné, l'on trouve notamment les docteurs américains Ian Lipkin, Larry Brilliant et Mark Smolinski, dont le coeur de spécialisation concerne aussi bien la médecine préventive et l'épidémiologie que l'infectiologie. Nécessaires pour ne pas traiter n'importe comment cette histoire somme toute pas si exceptionnelle de virus - c'est son traitement, exigeant, qui l'est.
Provenance de Chine, apparente "mauvaise grippe" touchant les voies respiratoires, virus dont la transmission repose sur l'homme, panique sanitaire et citoyenne face aux infectés, mais aussi gouvernementale, mesures drastiques et parano... Bien des points font écho aujourd'hui à la pandémie de coronavirus. Cependant, il faut relativiser : le film puise dans une toute autre histoire de contamination, celle du virus Nipah, qui a vu le jour trente ans plus tôt, en Malaisie, à la fin des années 1990. Dont la propagation a été causée par les porcs.
Et l'idée de Contagion quant à elle fait son petit bonhomme de chemin dans les tiroirs hollywoodiens dès 2008. Durant le confinement de 2020, la mise en ligne de Contagion sur certaines plateformes de streaming a témoigné d'un véritable regain de popularité du film. Légère fascination morbide ? Certainement. Quant au scénariste de ce trépidant film catastrophique, Scott Z. Burns, il renouera avec la même approche, spectaculaire et documentaire, via sa minisérie Apple, Extrapolations, autre fiction saisissant la réalité des catastrophes climatiques.
De la suite dans les idées !