Maxime a 25 ans. Il aime Justine. Seul hic : il habite à Paris, et elle, en Inde. L'idylle est impossible. Vraiment ? Sa rencontre avec l'extravagant homme d'affaires Jack pourrait bien lui permettre d'entreprendre le grand voyage susceptible de changer sa vie à jamais...
Paris-Inde, voilà l'escale dépaysante proposée par Being Light, véritable curiosité filmique proposée gratuitement en streaming sur la plateforme de TF1. Un ovni pur et dur ressorti des tiroirs et qui présente les prémices d'une longue histoire : les voyages de Romain Duris à l'étranger !
Un an après la sortie de Being Light, le comédien alors âgé de 31 ans seulement partira à Barcelone via le programme Erasmus avec L'auberge espagnole (2001), avant de s'envoler quelques années plus tard à Londres avec Les poupées russes (2005), sous la direction de Cédric Klapisch...
Des road trips tout aussi enthousiasmants. Sauf que Being Light, accueilli à l'époque comme "un voyage sympathique, vaguement mystique et un peu baba-cool" (Le Parisien), a un petit truc en plus...
Ce voyage initiatique en Inde n'est pas vraiment comme les autres films. Pourquoi ? Simple : son co-réalisateur Jean-Marc Baar l'a tourné selon les règles très détaillées d'un manifeste cinématographique extrêmement strict initié au Danemark : le Dogme95. Un mouvement cinématographique créé en 1995 par deux grands cinéastes, Lars von Trier et de Thomas Vinterberg.
>> Le cinéaste le plus scandaleux d'Europe au coeur d'une exceptionnelle rétrospective à Paris <<
Pour faire un vrai film Dogme95, il faut tout d'abord tourner en vidéo, en lumière naturelle, sans accessoires apportés de l'extérieur, sans musique, caméra au poing, sans rails (pour les travelling éventuels), en valorisant volontiers l'improvisation de ses comédiens. Deux oeuvres coup de poing et légèrement traumatisantes représentent bien le concept : Festen de Thomas Vinterberg et Les Idiots de Lars von Trier.
L'acteur français Jean-Marc Baar, à l'initiative de Being Light, qui constitue un opus de sa trilogie imaginée en tant que cinéaste, a toujours été un fidèle de Lars Von Trier, le cinéaste le plus controversé d'Europe. De ses premiers longs à ses premiers chocs (Breaking the waves) jusqu'à ses derniers séismes cinématographiques - la fresque subversive Nymph()maniac, l'ultra-violente farce noire The House That Jack Built...
Tourné en DV, cette sympathique comédie avec Romain Duris suit donc à la lettre, ou presque, les préceptes du fameux Dogme. Une certaine expérience pour la presse de l'époque, qui saluera cette "comédie burlesque et enlevée remarquablement servie par un Romain Duris étonnant".
Etonnant, c'est le mot.