Lorsque nous abordons la dépression, il est difficile de ne pas mentionner le premier long-métrage de Sofia Coppola. En 1h30, la réalisatrice explore la dépression juvénile, les mécaniques perverses d'un âge ingrat, la sexualisation des jeunes filles, et ce dont sont capables les adolescents lorsqu'ils sont malades.
Après sa tentative de suicide, les parents de Cecilia, cinquième et dernière soeur d'une tribune de cinq filles, tentent de lui remonter le moral tant bien que mal. Incapables de comprendre le trouble et les motivations de leur fille face à cet acte, ils réagissent de travers.
Dans une esthétique rose pastel et satinée, Coppola attrape par les deux cornes une grosse bête sombre, qui plane de façon fantomatique au-dessus de son film et délivre une oeuvre bouleversante qui lui vaudra une sélection officielle au Festival de Cannes.
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Librement adapté du roman Le Feu Follet de Pierre Drieu de la Rochelle, nous suivons Anders, 34 ans, qui se voit autorisé par ses médecins de la cure de désintoxication à passer une journée en ville. Il en profite alors pour renouer contact avec de vieux copains, et une ancienne amoureuse. Au cours de sa nuit de déambulation dans la capitale norvégienne, il traverse mille tourments et mille bonheurs, tiraillé entre cette furieuse envie de vivre et celle de mettre fin à ses jours.
Poétique, mais jamais sans lésiner sur la douleur de son personnage, Joachim Trier délivre un récit nocturne et poseur résolument torturé. Toujours accroché au point de vue de son personnage, on plonge dans le crâne d'un personnage qui pour soigner sa dépression s'est tourné vers les drogues et l'alcool. Un récit pas toujours évident, mais nécessaire pour ouvrir les yeux sur cette maladie.
A Welton, un lycée privé pour garçons aux règles ultra rigides, le nouveau-venu professeur Keating (Robin Williams ) va ébranler les certitudes et les esprits de ses élèves. En leur enseignant poésie, roman et théâtre, il va les initier à une pratique à laquelle il ne pensait pas avoir accès pour l'instant : penser par eux-mêmes !
Cet immense classique du cinéma américain revient souvent à la surface grâce aux longues tirades excentriques et empreintes de liberté de Robin Williams. Mais, comme c'est le sujet du jour, il ne faut pas oublier que Le Cercle des Poètes Disparus est aussi un film sur la dépression. La maladie s'immisce partout, à des niveaux différents, sous des formes radicalement opposées.
Elle attaque plusieurs personnages que l'on voit réagir tous très différemment face à son offensive. Avec Le Cercle des Poètes Disparus, on comprend rapidement que la dépression n'a pas qu'une forme, n'est pas forcément cette apathie toujours décrite du corps et de l'esprit. Elle ne se matérialise pas que dans les larmes, elle est parfois tellement sournoise qu'on se retrouve surpris et choqué lorsqu'elle lance son attaque finale.
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Et si le jour qu'on vous a toujours vendu comme "le plus beau de votre vie" ne faisait en fait que dévoiler au grand jour votre mal-être ? Lors de son mariage, Justine (Kirsten Dunst) tente tant bien que mal de faire plaisir à tout le monde. Grande réception, robe beaucoup trop bouffante, château immense, elle voit les choses en grands et se retrouve confrontée aux névroses de son entourage et de son futur mari. Et lorsqu'une étoile vieille comme le monde commence à s'approcher trop proche de la Terre et dérègle tout un système bien huilé, c'est la panade.
En utilisant une situation bien concrète, celle d'un mariage qui vire au fiasco taiseux, et une situation relevant presque de la science-fiction, Lars von Trier - le cinéaste le plus scandaleux d'Europe, développe un double discours sur la dépression. On la voit, mais désormais on la sent également, et le monde entier en pâtit, que ce soit les humains, le climat et chaque élément autour. Dans une mise en scène toujours singulière et féroce, découvrez ce classique de Lars von Trier qui traite de la dépression avec un dispositif tout à fait original !
Dans la catégorie des réalisateurs mélancoliques et franchement torturés, le cinéaste polonais Kieślowski a une réputation à défendre. Dans son triptyque des trois couleurs, Rouge, Blanc et Bleu, considéré comme une oeuvre absolument majeure du cinéma, il explore son interprétation de la devise française en trois termes : Liberté, égalité, fraternité.
Dans Trois couleurs : Bleu, nous suivons Julie (jouée par une Juliette Binoche au sommet de son art), ayant récemment perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Bouleversée par cet événement tragique, elle tente de mettre fin à ses jours, mais échoue. Elle décide finalement de se construire une nouvelle vie, solitaire. Pour cela, la jeune femme tente de gérer son deuil et la douleur qui l'accompagnent en prenant une série de décisions assez aléatoires, même si cela doit passer par l'abandon du souvenir de son mari. Dans ce film bouleversant et hautement mélancolique, Kieślowski dépeint une dépression adjacente à un deuil difficile à vivre.
En cas de mal-être, sachez qu'il existe différents numéros de téléphone afin de joindre des services à même de vous venir en aide :
Fil Santé Jeunes : 0800 235 236, appel gratuit et anonyme
Croix Rouge écoute : 0 800 858 858
SOS Amitié : 09 72 39 40 50, appel gratuit et anonyme
Le Numéro national "Souffrance et prévention suicide" : 3114
Pour la prévention du mal-être et du suicide des jeunes : Phare Enfants-Parents
"Dites Je Suis Là" est la plateforme nationale de prévention du suicide pour le grand public
Suicide Ecoute propose une écoute anonyme, apolitique et aconfessionnelle
Pour plus d'informations sur la semaine de la santé mentale, rendez-vous sur le site de Webedia.