"L'un des sommets de la saga" selon certains journalistes ou simple "best of" de ses séquences les plus cultes selon d'autres. "Résurrection inespérée" d'un mythe ou à l'inverse suite "superfétatoire". Septième opus "innovant" ou bien au contraire "film de fan sans vision"... On peut dire qu'Alien Romulus - nouvel épisode de la saga, suscite les passions dans la presse, comme le rapportent nos confrères d'Allociné. Chez le public et les fans, c'est kiff kiff.
Il faut dire que le cinéaste Fede Alvarez, déjà auteur d'un remake bien plus inspiré et irrévérencieux du tout aussi légendaire Evil Dead, propose avec ce dernier chapitre une oeuvre qui manque un brin de folie, dont le respect absolu envers l'imaginaire originel est à peine court-circuité par quelques éclairs de génie - qui tiennent beaucoup à une mise en scène implacable de l'horreur, par instants sidérante.
Mais ce qui est certain en tout cas, c'est que cette déclinaison autour du xénomorphe peut compter sur le soutien d'un fan, et pas des moindres... Ridley Scott !
Et oui, qu'importe qu'Alien : Romulus ne fasse pas l'unanimité et que les plus audacieux en viennent à réhabiliter Prometheus et Covenant (le film est tout de même noté 87% sur Rotten Tomatoes), l'instigateur - auprès de Dan O' Bannon, de toute cette mythologie, Sir Ridley Scott, ne cache pas sa tendresse envers Fede Álvarez.
Le metteur en scène uruguayen a dû lire comme nous cette interview au Hollywood Reporter où Scott - habituellement très critique envers la licence, explique sans détours ceci : "J'ai été extrêmement soulagé après ma première séance de Romulus, parce que j'ai vu qu'il avait le potentiel d'un film énorme, d'un gros carton". Quand on connaît le caractère pour le moins critique de Ridley Scott, voilà un compliment qui n'a vraiment rien d'anodin.
Bon, la déclaration serait d'autant plus exceptionnelle si le Britannique, bientôt prêt à nous épater avec son imminent Gladiator 2 n'était pas... l'un des producteurs de cet Alien septième du nom. Pas sûr que l'objectivité soit de mise - un peu comme lorsque James Cameron complimente les derniers Terminator qu'il produit.
Cependant, Scott ne délivre pas un sans-faute. Selon lui, le premier montage du film était "trop long" et on aurait quand même du mal à lui donner tort sur le fond de sa pensée : cet Alien doit le rassurer, notamment car il n'hésite jamais à cligner de l'oeil en direction de son propre film ! Et de tous les autres d'ailleurs, le sequel de James Cameron compris, quitte à décocher des références au détriment de la cohérence.
Ce qui n'empêche pas Alvarez de s'émanciper quelque peu de ses darons de cinéma le temps d'un dernier acte en forme de cauchemar halluciné, ou d'une séquence d'action en apesanteur aussi ludique qu'angoissante. Tout le reste au fond tient de la subjectivité de chacun : c'est aussi cela, l'expérience Alien...