Alors qu'on attend - avec beaucoup d'appréhension quand même - son Gladiator 2, suite déboulant 24 ans après son prédécesseur, Sir Ridley Scott, maestro dont l'ambitieux Napoléon a décontenancé plus d'un spectateur, s'est exprimé sur les suites des franchises dont il est le paternel. Et plus encore sur une oeuvre qui devrait débouler le 14 août prochain dans nos salles : Alien : Romulus, énième opus sanguinolent de la franchise du xénomorphe, signé par Fede Alvarez, metteur en scène de l'excellent remake d'Evil Dead.
À en croire Ridley Scott, réalisateur du tout premier Alien, les suites de cette mythique franchise de science-fiction sont indépendantes de sa volonté. Et ce malgré le fait que le cinéaste britannique en ait signé deux, Prometheus et Alien Covenant. Selon lui, les producteurs ne lui auraient jamais demandé de faire les suites d'Alien, malgré le succès du premier opus, et surtout, son influence phénoménale sur le paysage de la science-fiction.
Cependant, Alien : le huitième passager, qui effraie toujours autant le public 45 ans plus tard, n'est pas juste le film de Ridley Scott. C'est également celui de Dan O'Bannon, scénariste américain de génie, et de HR Giger, plasticien suisse aux visions hallucinées qui va mettre en formes l'imaginaire profondément visuel d'Alien - vaisseaux, bêbêtes, technologies et compagnie. Il n'empêche, Ridley Scott semble mal considérer ces suites... Et le mot est faible.
"Je suis l'auteur de deux franchises, Alien et Blade Runner. La plupart des réalisateurs à Hollywood – certainement, disons, à mon niveau – ne peuvent pas en témoigner autant", a lâché un Ridley Scott égal à lui-même (empli de modestie et d'humilité) devant la presse US, comme le rapporte Entertainment Weekly. "On ne m'a jamais parlé ni interrogé sur les suites éventuelles. Vous pouvez imaginer que je n'étais pas content !".
Les suites en question, dont les tournages seront plus ou moins heureux au fil des années - ainsi que leurs accueils respectifs - bénéficieront cependant du talent de cinéastes extrêmement éclectiques, aux univers très incarnés : James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. Entre goût pour l'action explosive et icônes féminines badass, nihilisme absolu et vertiges visuels, mauvais goût décomplexé et grands angles, on perçoit dans chacun de ces volets la personnalité artistique - et esthétique - des metteurs en scène. Pour le meilleur et le pire.
Ridley Scott, dont le côté ronchon est légendaire, ne semble malheureusement guère goûter aux dérivés de son chef d'oeuvre - par pur ego. Concernant certains projets, comme les deux opus d'Alien versus Predator (qui s'inspirent cependant davantage des comic books éponymes de Dark Horse) on ne s'en étonnera guère. En attendant, le cinéaste british a d'autres chats à fouetter : son Gladiator 2 sortira en salles le 22 novembre et devrait susciter bien des réactions à travers le monde.