Purebreak : Tu te produis sur la scène du Sénith d'Albi pour le Fun Radio Live. Comment te prépares-tu avant chaque concert pour offrir toujours quelque chose de différent à tes fans ?
Boostee : Pour le coup là c'est un peu spécial car c'est un plateau radio. Je n'ai pas mes musiciens. Le truc c'est de tout donner, de faire kiffer les gens présents et de leur transmettre de bonnes énergies.
Dans quel état d'esprit es-tu avant un concert ? Es-tu plutôt confiant ou as-tu le trac ?
Je n'ai pas le trac, mais je ne suis pas confiant pour autant. C'est une chose qu'on ne contrôle pas. Je prends juste le micro et je m'amuse.
Tu découvres le rap en 6e via l'artiste américain Bow Wow. C'est à ce moment-là que tu t'es dit que tu voulais faire ce métier ?
C'est plus compliqué que ça en vrai, mais c'est parti de là en tout cas. J'ai trouvé le premier album de Bow Wow. J'avais 13 ans quand je l'ai écouté, le même âge que lui quand il a produit cet opus et je me suis dit "c'est fou, s'il peut faire ça, moi aussi". Après j'ai découvert Eminem et Flo Rida. Je me suis amusé à les copier un peu et j'ai ensuite écrit mes propres textes.
À part Bow Wow, quelles ont été tes autres influences musicales ?
Avant Bow Wow, je n'écoutais pas forcément du rap. J'écoutais beaucoup du Elvis Presley, James Brown, Simon and Garfunkel et pas mal de folk, mais une fois que j'ai découvert le rap, j'écoutais que ça. Maintenant, j'écoute de tout.
Tu as rencontré quelques difficultés pour faire connaître ta musique. Tu ne t'es jamais découragé ?
Je pense que la musique est un éternel recommencement. J'estime avoir encore beaucoup de chemin à faire, mais je suis sûr que les artistes au-dessus de moi ont encore un truc à prouver. À l'époque, j'avais l'impression que personne ne me connaissait. Là j'ai toujours la même impression parce que c'est la réalité et même si j'ai gagné des étapes, il y en a encore à prendre, rien n'est gagné. Il y a une évolution à prendre.
Dans un article portrait qui t'es consacré, Le Parisien compare ton morceau "Kool Kids" à Twenty One Pilots, les touches électro de "Let Me Love" à Kygo et DJ Snake et "Pop Corn" à DJ Snake. Tu es plutôt d'accord avec ces choix ?
Quand j'ai commencé avec "Feel Alone", on m'a beaucoup comparé à Nekfeu et à Flo Rida sur l'anglais. Quand on ne connaît pas, on a besoin de comparer, de trouver des ressemblances et d'identifier un peu le truc. J'écoute tellement de styles différents et c'est pour ça que quand je fais de la musique pour moi - parce que à la base, je ne fais pas de la musique pour les autres - il y a plein d'influences. Je comprends donc les comparaisons et je suis d'accord.
Tes titres sont-ils inspirés de ta vie personnelle ?
Toujours. C'est d'ailleurs le problème parce que comme je n'ai pas un vécu de malade, je tourne en rond à un moment donné et c'est là où c'est dangereux. Il faut donc essayer de s'inspirer d'autres choses et parfois de choses toutes bêtes. Par exemple, quand tu es dans le métro et que tu regardes les gens, ça peut être inspirant. Mais sur le premier album, je pense que j'ai fait le tour de ma vie. Maintenant, il va falloir que j'arrive à parler d'autre chose.
Quel message souhaites-tu faire passer avec tes chansons ?
Je ne ferai jamais passer des messages de haine ou d'incitation à quoique ce soit. Même en étant au second degré, je n'arriverais pas à faire passer des messages comme ça. En réalité, je ne fais passer aucun message si ce n'est celui d'avoir du respect et d'apprendre à s'aimer. Après, plus tu grandis et plus t'acquiers des choses.
Quel titre sera ton prochain clip ?
Juste après "Smile", j'ai sorti "Hello Aloha", un morceau qui n'était pas dans l'album quand il est sorti. C'était un titre inédit, mais là, on prépare doucement le prochain. Je ne peux rien dire pour le moment. J'ai travaillé trop dur, je ne peux pas tout lâcher comme ça !
Après "Bluesky", quand arrivera ton second album ?
On est en plein dedans. Je me suis retiré des réseaux sociaux depuis six mois maintenant parce que j'ai voulu faire un petit break. J'avais besoin d'une vraie coupure pour me ressourcer musicalement parce que j'aime la musique avant tout et mon kiff, c'est de créer des choses. Je veux revenir en force et il faut du travail pour ça.
Slimane t'as invité sur son morceau "Luna", qui figure sur son dernier album. C'est lui qui t'a contacté pour ce projet ?
C'est un ami à moi donc on se connaît bien. Il avait juste fait un piano voix de "Luna" sur Twitter et j'ai retweeté sa petite vidéo. C'était une manière de lui dire que je pensais à lui car ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu. Il m'a ensuite passé un coup de fil pour me dire de faire un truc avec lui et j'ai répondu "avec plaisir".
Quel souvenir gardes-tu de ta collaboration avec lui ?
Dans la musique, je ne traîne qu'avec des gens humbles et lui pour le coup, il l'est énormément. Il est aussi normal et logique. Faire de la musique avec lui c'est vraiment cool parce que c'est naturel.
Tu travailles aussi sur un duo avec Navii. A quoi devons-nous attendre ?
Le titre est trop cool. À la base, il devait apparaître sur mon album et en fait, j'ai eu des galères, du coup, il l'a mis sur son album à lui. C'est un titre vraiment frais et il est plus dans le style de Navii. J'apporte ma touche, c'est un mélange de nos deux styles.
Tu prépares aussi un morceau avec Joyce Jonathan, ce qui est assez surprenant car vos univers sont différents. Comment en êtes-vous venu à travailler ensemble ?
Pour le coup, le duo ne va pas se faire avec Joyce Jonathan parce que le morceau n'était pas son truc. Elle avait au départ enregistré le titre et m'avait demandé de mettre ma voix dessus et le son entier ne sort finalement pas.
Avec quels autres artistes aimerais-tu collaborer ?
Avec Nadjee, un jeune artiste pas connu. Il est vraiment fort. Il est dans le même label que moi, il fait des trucs tellement cool et je pense qu'on va faire un truc ensemble. Mais j'aimerais beaucoup collaborer avec Ed Sheeran.
Certains ont une passion, mais n'ose pas aller jusqu'au bout et à en faire leur métier. Quels conseils aurais-tu à leur donner pour se lancer et poursuivre leur rêve ?
C'est une question complexe. Je sais que mes parents étaient derrière moi et y ont cru à mort. Ils m'ont énormément soutenu. Mais je pense qu'il faut être sincère. Dans tous les cas, il faut aller au bout et vivre ce qu'on a à vivre. Même moi à l'heure actuelle je fais de la musique, mais dans 10 ans, je ferais peut-être autre chose.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.