La crise sans précédent qui touche le monde entier suite à la propagation du Coronavirus va forcer plus d'une industrie à se réinventer et à changer ses habitudes. En Italie, premier pays européen lourdement touché par la pandémie de Covid-19, l'une des villes les plus touchées économiquement parlant est Venise. En 2019, 28 millions de touristes s'y sont rendus dont 86% de touristes étrangers. Un tourisme de masse qui pourrait bien s'arrêter.
Depuis plus d'un mois et demi, Venise comme toute l'Italie, est en confinement. Et donc forcément désertée de ses très nombreux touristes. 260 000 personnes résident à l'année dans la célèbre ville dont un peu plus de 54 000 dans le centre de la ville, souvent pris d'assaut par les touristes. Mais voir la place Saint Marc remplie, c'est peut-être bientôt fini. Pour France Info, Matteo Secchi de l'association Venissa prévoit déjà un changement dans le modèle touristique de la ville. Notamment avec la limitation des paquebots. "Je crois que l'histoire de ces grands bateaux dans Venise vient de se terminer avec l'épidémie. Cela n'aura plus de sens de les accepter encore" a-t-il déclaré.
Les élus locaux veulent donc désormais réinventer le tourisme de la ville et songeraient même à imposer un quota de visiteurs afin de préserver Venise. Un projet déjà en place depuis quelques mois. En août 2019, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, avait lancé une campagne visant à informer les touristes et les pousser à respecter la ville, ses habitants et ses installations, explique Slate.
Les élus vont devoir faire face à une crise sans précédent. Comme le rapporte Les Echos, la crise du Coronavirus pourrait mener à des pertes financières de 2 milliards d'euros à Venise. Avant de voir les étrangers revenir en ville, la province souhaite donc miser avant tout sur le tourisme local et pousser les italiens à visiter la ville. Mais les vénitiens veulent aussi protéger l'environnement fragile. Depuis le début du confinement, les habitants ont pu voir les impacts positifs de l'arrêt du tourisme avec par exemple une eau plus claire dans le lagon. Sur sa page Facebook, Venezia mio futuro a lancé une pétition adressée au maire. "Nous savons que pendant longtemps ce type de tourisme ne reviendra pas. Il est temps de réaliser que cela ne doit pas être la seule source de revenus pour Venise. Tourisme et environnement vont de pair. Il n'est pas acceptable que Venise soit la cinquième ville la plus polluée d'Italie." peut-on y lire. 3000 personnes l'ont déjà signée, explique Venezia Today.