A l'image des comiques qui donnent tout sur scène mais qui ne sont pas toujours marrants dans la vie réelle, Cyril Hanouna n'est pas forcément celui que plus d'un million de téléspectateurs regardent chaque soir dans TPMP sur D8. Toujours en train de rire, de lancer des blagues et d'avoir le sourire dans son émission, l'animateur laisse paraître son côté plus posé, et même d'éternel inquiet, en dehors des plateaux.
Loin d'avoir pris la grosse tête comme certains pourraient le penser, Cyril Hanouna sait d'où il vient et ne l'oublie pas. De ses premières années aux Lilas dans le 93 à apprendre l'indispensable répartie, à ses années de galère, jusqu'à ses soirées, seul face à ses audiences, le rigolo qui secoue ses épaules a gardé la tête bien vissée dessus.
Cyril Hanouna résume sa scolarité en une phrase : "je passais plus de temps à calculer quelle note il me fallait pour avoir la moyenne globale, qu'à réviser les cours". La suite ? Des années à regarder "L'homme qui tombe à pic", des cours séchés, le strict minimum pour obtenir ses diplômes et avancer tant bien que mal. Logé, nourri, blanchi par ses parents jusqu'à ses 30 ans - "parce que je n'avais pas de sous. Je faisais de la télé câblée, payé 1 300 francs par mois (200 euros)" - a fini par décoller grâce à son talent, perçu par Comédie, France Télévisions, Jean-Pierre Foucault ou encore bien sûr D8, mais aussi grâce son travail.
Aujourd'hui, adieu la glande. Celui qui n'a pas hésité à devenir blond ou à se déguiser en Conchita Wurst juste pour le buzz bosse non-stop : 2 heures de radio en direct + 2 heures de télé en direct chaque jour, des primes réguliers comme L'Oeuf ou la poule mais aussi des productions d'émissions pour ses protégés (Enora Malagré, Camille Combal et Arianne Massenet, Cartman...).
Cyril Hanouna ne s'arrête jamais, à part deux mois dans l'année, en juillet et août. Quand il rentre chez lui le soir, sa femme et ses enfants son couchés depuis longtemps : "Tout le monde dort à la maison et je mange tout seul une pizza à 1 heure du matin tous les soirs en regardant les audiences digitales en direct et en faisant des pronostics sur celles du lendemain à 19 heures". Avant de recommencer dès le réveil : "Tous les matins à 9h01, je reçois la courbe d'audience et je l'agrandis avec mes doigts sur mon iPhone pour voir précisément à quel moment les gens sont partis, quand est-ce qu'ils sont revenus, etc.".
Pour autant, ne comptez pas sur lui pour se plaindre de cette vie. Conscient de sa chance, heureux au travail comme en amour (il est en couple depuis dix ans), il reste focalisé sur son travail et exclut toute forme de dérive : "Je ne sors jamais, je déteste ça". Hanouna est l'opposé de Jean-Michel Maire et ça lui réussit. Proche de ses "fanzouzes", il s'habitue peu à peu à la célébrité, même si voir le public se retourner sur lui à un concert l'étonne encore "J'étais très, très gêné, je ne savais plus où me foutre". Nous on sait, on a qu'à le foutre en plateau, là où il prend son pied et nous fait prendre le nôtre.