Bastian Baker s'est fait connaître en France grâce à l'émission Danse avec les stars. Néanmoins, si l'émission lui a été bénéfique d'un point de vue de la notoriété, la star suisse de Lucky et de Tomorrow May Not Be Better voulait conservait une actualité musicale dense. Un pari réussi qui lui ouvre aujourd'hui de nombreuses portes. Découvrez l'interview de Bastian Baker réalisée au Delaville Café sur PurefansNews...
Le grand public a appris à te découvrir via Danse avec les stars. En quoi cette émission t'a-t-elle servi ?
Déjà, c'était hyper surprenant pour moi d'être approché par Danse avec les stars. Mais ce que je retiens c'est tout ce qui a pu se passer sur le plan humain. J'ai fait de belles rencontres dans cette émission et c'est ça que je garde à la sortie. Et aussi la gestion du stress. Ce n'est pas évident d'apprendre un tango en une semaine et de le faire devant six millions de téléspectateurs. Aujourd'hui, je pense pouvoir aborder pas mal de choses assez sereinement.
La victoire d'Emmanuel Moire ne t'a pas surpris ? Tu pensais qu'il remporterait la compétition ?
Je ne pense pas que l'on pouvait s'attendre à la victoire d'Emmanuel Moire dès le début parce qu'Amel [Bent, ndlr] et Lorie étaient proclamées favorites. Maintenant, j'étais vraiment content pour lui parce que je pense que c'est quelqu'un de vrai et qui méritait de gagner. D'autant plus qu'il ne devait vraiment pas s'y attendre. C'était cool de voir sa réaction.
Tu pensais avoir les capacités d'aller jusqu'au bout quand tu as commencé l'émission ?
Pas du tout. Au final, je dansais mal en entrant et je dansais toujours aussi mal en sortant donc en aucun cas j'aurais pu prétendre un jour gagner Danse avec les stars !
Peut-être que l'émission t'a donné des idées de duos avec Lorie ou Amel Bent par exemple ?
J'étais toujours celui qui prenait sa gratte donc on a improvisé quelques chansons. Deux fois après le prime, j'ai voulu remercier les fans qui attendent des heures en leur faisant un petit concert et en interprétant Hallelujah . Et, à ce moment Amel Bent est sortie et on a fait ce petit duo, mais nous n'avons pas fait plus de musique ensemble. Il n'y a donc rien de prévu pour l'instant.
On a vu aussi que tu étais très pris, parfois au détriment des répétitions. C'est quoi une journée type dans la peau de Bastian Baker ?
Il n'y a pas de début, ni de fin ! A la base, le planning était déjà hyper-chargé et, avec l'émission, je menais quatre vies en même temps ! D'autant plus que j'avais une notoriété nettement moins grande que les autres candidats et je devais affirmer mon actualité musicale pour que les gens puissent faire le lien et pour que je ne devienne pas le joli garçon qui danse sur TF1. Je pense qu'aujourd'hui, le pari est réussi, même si cela nous a pris beaucoup de temps et d'énergie. Mais c'est la vie dont je rêvais donc c'est cool. Je n'ai aucune journée qui se ressemble. Je rencontre des gens et je voyage grâce et à travers la zik. C'est super !
La semaine dernière tu as fait les trois premières parties de Nolwenn Leroy à L'Olympia. Quelles sensations a-t-on lorsque l'on passe sur une scène aussi mythique ?
Le premier soir, j'ai en effet compris pourquoi c'était une scène mythique. Au milieu d'une chanson, j'ai ouvert les yeux et je me suis rendu compte que j'étais à L'Olympia. J'ai souri et je me suis dit : "C'est quand même cool ce que tu fais !" Et c'est aussi pour ces moments un peu suspendus dans le temps que je fais ce métier. Le 24 avril, ce sera à mon tour de faire mon propre Olympia et ça, c'est vraiment huge ! Déjà le nom écrit en petites lettres, c'était ouf, mais là, je pense que je vais vraiment kiffer ! L'Olympia, c'est clairement le rêve d'une vie pour un musicien et je le fais à 21 ans. Que demander de plus ? Même si c'est un peu ambitieux de dire cela, j'espère juste que ce sera le premier d'une longue série !
Comment t'es-tu préparé à gagner les salles françaises ?
Ce n'était pas gagné d'avance, mais je suis un ancien sportif et j'ai gardé un peu cette mentalité de fonceur. Et puis, j'ai suivi les étapes. J'ai fait Taratata, les premières parties de Nolwenn Leroy, des showcases à gauche et à droite, des concerts dans certaines villes et Danse avec les stars a contribué à me faire connaître. Voilà comment je suis arrivé à faire Le Réservoir et La Cigale, qui étaient sold-out. Mais en même temps, je ne suis pas sûr d'y avoir été préparé. Le fait d'enchaîner les représentations ne me donne pas le temps de me poser de questions et tant mieux parce que je kiffe d'autant plus !
Comment le public français t'a-t-il accueilli lors de ton tout premier concert en France ?
Je n'ai pas encore fait suffisamment de concert en France pour dégager une généralité, mais il y a peut-être un côté un peu plus fou en France qu'en Suisse. Là-bas ils sont plus rangés qu'ici. Quand je suis sorti de l'enregistrement d'une émission à Reims, il y avait des gens par centaines qui criaient mon nom et c'est un sentiment que je ne connaissais pas encore. Et, ce que j'ai ressenti au Réservoir à Paris était vraiment unique. Pendant 1h30, j'étais avec 400 personnes hyper-concernées, qui connaissaient les paroles, qui chantaient et avec qui c'était très facile d'avoir une interaction. Il n'y a rien à redire.
C'est dur de percer en France quand on est un artiste suisse ?
Oui c'est dur parce que d'un côté t'es pas Français, donc t'es international, mais en même temps, t'es Suisse donc tu n'es pas international. Je ne débarque pas des Etats-Unis, je ne débarque pas d'Angleterre et il y a un peu un complexe d'infériorité. Ce n'est pas facile, mais on bosse pour faire en sorte que ça marche !
Pendant Danse avec les stars on a pu voir que tu avais donné un concert à New York. Tu t'es déjà exporté et implanté outre-Atlantique ?
Du tout ! Ce concert était une opportunité que l'on a eue dans le cadre du CMG Festival qui regroupe beaucoup d'artistes – 1 400 concerts sur quatre jours. La chance que j'ai eue, c'est de pouvoir chanter au Living Room, un bar alterno vraiment mythique dans le Eastside et, pour une première approche, ça c'est super bien passé parce que c'était plein à craquer. Après, ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais il en faut. D'autant plus qu'on y retourne normalement cet été durant une tournée qui devrait faire Washington, New York, Los Angeles, Montréal.
Comment décrirais-tu ton album ?
Je dirais que le premier album est pop-folk parce que les compos sont principalement basées sur la guitare. Ce sont des chansons que j'ai écrites entre 15 et 19 ans et je les ai composées en guitare/voix. Ce n'est qu'après qu'il y a eu les arrangements autour. Donc je le qualifierais de pop-flok avec une petite influence country, voire même rock ou bossa nova sur certains titres. Quant à la formule live, elle est beaucoup plus rock.
Quels sont les artistes qui t'inspirent ?
Je ne peux pas dire que je m'inspire réellement des chansons que j'écoute parce que je me rends compte que c'est finalement très différent. Pour autant, j'ai eu plusieurs phases. Quand j'étais tout petit j'écoutais ce qu'écoutaient mes parents comme Queen, Led Zeppelin, REM, les Eagles, Renaud ou les Puppies. Et, à l'adolescence j'écoutais des genres beaucoup plus acoustiques comme Jason Mraz, Justin Nozuka, James Blunt. Et, aujourd'hui, j'écoute plus des trucs à la Muse, à la RadioHead, à la ColdPlay, à la Robert Francis ou à la Killers. J'aime bien aussi le dernier Selah Sue.
De quoi aimes-tu parler dans tes chansons ? Quels sont tes sujets de prédilection ?
Il n'y a pas vraiment un sujet sur lequel j'adore écrire, mais je pense que le thème le plus récurrent, c'est le temps sous tous ses aspects, le temps qui passe. C'est ça qui me turlupine le plus l'esprit. Sur le premier album, il y a beaucoup de chansons qui parlent d'expériences personnelles et quelques chansons fantaisistes. Mais ce qui est sûr que je n'écris pas quand je n'ai rien à dire ! Du coup, il y a des phases durant lesquelles je n'écris rien.
Si l'on te dit que tu es un peu un Roch Voisine version 2012, ça te plaît ?
Comme lui, j'ai fait du hockey sur glace, aussi ! (Rires) Ce n'est pas un artiste que je vénère, ni que je déteste. Je pense qu'il a fait une magnifique carrière. Il a réussi à perdurer ce qui est clairement le plus difficile. Et, même si je ne suis pas suffisamment impliqué dans sa musique pour dire ce qu'il me plaît ou pas, c'est carrément flatteur. C'est un bon type !
Il ne te manque qu'une chanson en français comme Hélène. C'est prévu ?
Je n'ai pas encore de chanson en français dans mon attirail. C'est une langue que j'adore, d'une richesse merveilleuse, mais j'ai un gros problème de musicalité avec le français. Les textes je les ai, mais je n'arrive pas à les chanter, à les mettre en musique. J'aime bien déconner en français, partir en impro mais écrire un truc fixe qui doit être pérenne, c'est plus difficile. Peut-être qu'en passant plus de temps en France j'y arriverai.
Et pour finir, quels sont tes projets pour 2013 ?
A fond ! Le premier album est sorti en septembre 2011 en Suisse et en mai 2012 en France. On va donc rentrer en studio en mai 2013 à Londres. J'en suis très content parce que c'est une ville qui a une créativité et une énergie musicale de ouf ! J'aime vraiment beaucoup ! Mais, en même temps, le deuxième album, c'est toujours la pression : soit c'est top, soit c'est flop. Pour autant, je crois qu'il ne faut pas que je compose en prenant cette grosse pression en compte. Il ne faut pas vouloir que ta chanson passe à la radio. Il faut essayer de garder cette spontanéité que j'avais sur le premier album. C'est encore moi qui vais le réaliser, je n'ai pas pris de producteur, je garde la même formule. Mais mon deuxième album est clairement ma priorité de l'année 2013 !
Et, pour finir la question qui tue : un beau gosse avec une guitare, qui chante bien. Ca doit plaire aux filles, célibataire ?
Je suis flatté que l'on me dise ça, merci beaucoup. Mais oui, je suis célibataire, toujours à la recherche de l'amour...
Propos recueillis par Allison Fourrier. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer Purefans News / Adobuzz.com