L'an dernier, Defiance était l'un des succès de SyFy. La série dont la diffusion a été accompagnée par la sortie d'un jeu-vidéo, met en scène Grant Bowler dans le rôle de Nolan, un ancien marine qui revient dans sa ville natale, Defiance, trente ans après une guerre intergalactique pour en devenir le "sheriff". Il y croise la route d'Amanda, incarnée par Julie Benz (Dexter, Desperate Housewives), maire de la ville. A quelques heures du retour de la série sur SyFy (disponible sur CanalSat), découvrez l'interview des deux acteurs, réalisée lors du 54ème Festival de télévision de Monte Carlo.
Que pouvez-vous nous dire sur la saison 2 de Defiance ?
Julie Benz : Au début de la saison 2, tous ceux qui étaient au bas de l'échelle sont maintenant en haut et vice-versa. Amanda se définit vraiment par son travail et tout cela a changé à présent. Au début de la seconde saison, rien ne va plus pour elle. C'est comme si vous faisiez du tricot et que vous tiriez sur une maille et à la fin, il ne reste plus que du fil. C'est ce qui lui arrive dans cette nouvelle saison.
Grant Bowler : Nolan, lui, il fait du tricot (rires). Dès que Nolan choisit un rôle, c'est comme s'il s'enchaînait à quelque chose. Devenir gardien de l'ordre a en quelque sorte diminué ce qu'il pouvait faire. Il préférerait faire une chose plus réelle qu'il ne le peut en ayant ce rôle. Après avoir perdu son travail et même s'il aurait aimé pouvoir appartenir à une société, je pense qu'il n'a plus aucune aspiration pour rejoindre cette société ou une autre. Maintenant, il se sent encore mieux puisqu'il n'est plus défini par un endroit ou par un rôle. Il peut faire ce qu'il veut maintenant. Dans la saison 2, il ne veut plus impressionner qui que ce soit. Cette fois, il ne joue pas un rôle, il a ses propres règles
Avez-vous votre mot à dire dans l'évolution de vos personnages ?
Julie Benz : En ce qui concerne Amanda, elle était toujours très idéaliste dans la saison 1 et c'est difficile de jouer cela dans une série où les personnages sont sombres d'autant plus qu'elle est censée être au coeur de Defiance. Il y a eu des petits changements par exemple, c'est moi qui ai demandé à prendre un verre de whisky plutôt qu'une tasse à café pour certaines scènes. Cela a montré un autre côté du personnage, la difficulté de son travail, les pertes personnelles qu'elle a subit. Dans la saison 2, on va d'ailleurs voir comment ses problèmes d'addiction vont la ronger.
Defiance donne une vision apocalyptique du futur. Et vous, pensez-vous à l'avenir et comment le voyez-vous ?
Julie Benz : En ce qui me concerne, j'essaie de ne pas trop penser à l'avenir. Je vis plutôt au jour le jour. Si on pense à ce que le futur nous réserve, aux dégâts que nous avons fait à notre planète, aux invasions extraterrestres et tout ça, il y a de quoi avoir peur. Personnellement, je panique en pensant à ça. Mais cependant, je crois qu'il y a bien des vies extraterrestres, ce serait narcissique de penser que l'on est la seule espèce du système solaire. Est-ce-que je veux rencontrer un extraterrestre ? Non merci ! A moins qu'ils ne viennent en paix (rires).
Defiance est aussi un jeu-vidéo. Quelles ont été les difficultés de votre travail par rapport au jeu ?
Grant Bowler : Avoir un jeu-vidéo, ça ne change pas notre façon de travailler en tant qu'acteur. Ce qui est intéressant, c'est qu'avec un développement en parallèle du jeu et de la série, on a un univers beaucoup plus développé et recherché que dans une série ordinaire. La seule chose différente, c'est le travail sur le jeu. Doubler un jeu, c'est très différent de jouer la comédie. Mais la chose la plus difficile, c'est d'avoir une régularité dans la manière de jouer que ce soit dans le jeu ou dans la série.
Grant, vous êtes Australien mais vous jouez depuis des années dans des séries américaines. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Grant Bowler : Quand je suis arrivé aux Etats-Unis, c'était pour jouer de nombreux personnages très différents. En Australie, on sait faire des programmes réalistes mais pas des programmes de genres plus diversifiés comme aux Etats-Unis. Ce qui est génial, c'est que j'ai pu faire aux Etats-Unis que ce soit dans Lost ou True Blood, c'était ce que je voulais faire. Même si les séries sont très différentes, elles sont aussi similaires. Quand on ne vit pas aux Etats-Unis, on entend beaucoup de critiques sur la télévision américaine et le cinéma. Ce que l'on oublie, c'est que la diversité est énorme sur le petit ou le grand écran. En un an à la télévision, on peut voir True Detective qui est une série géniale, Hannibal, Defiance ou Dexter, on a tout. Il y a un contenu étonnamment riche et c'est que qui m'a attiré ici. Et puis, aux Etats-Unis, il y a aussi beaucoup de créativité. Même si on dit qu'Hollywood, c'est tout le temps pareil, ce n'est pas vrai. C'est ce que j'aime ici.
Quelles sont les différences entre le cinéma et la télévision selon vous ?
Julie Benz : La télévision est aussi un média encore meilleur que le cinéma pour les acteurs. C'est plus créatif. On peut le voir par le choix des acteurs de faire leur arrivée à la télévision. De nombreux acteurs importants ont tourné dans des séries alors qu'il y a 10 ans, ils ne le faisaient pas. En tant que femme aussi, j'ai vu les rôles évoluer. J'ai 42 ans aujourd'hui et cela fait près de 30 ans que je fais ce métier. Il y a beaucoup plus de rôles féminins forts à la télévision qu'au cinéma. C'est pour cela que Sharon Stone, Robin Wright ou Sigourney Weaver, ces icônes du cinéma qui ne peuvent peut-être pas retrouver un rôle au cinéma, viennent vers la télévision. Les personnages sont plus importants, plus complexes, plus passionnants. Pour les femmes, c'est une époque prospère à la télévision.
Qu'est-ce-qui a le plus changé pour vous en tant qu'acteur durant ces deux années ?
Grant Bowler : Cette année, c'était beaucoup plus facile au niveau de la promotion. Quand on présente une série comme l'an dernier, on ne sait pas vraiment ce qu'on a ou même si on a quoi que ce soit. C'est comme parler d'un plat qu'on vient de préparer mais qu'il est dans le four. Pour la saison 2, on sait qu'on a un public, les gens comprennent ce qu'on leur dit à propos de la série. Au départ, le public n'avait pas les références.
Julie Benz : En tant que groupe aussi, avec les autres acteurs, nous avons une très bonne alchimie. C'est fou car, avec Grant, nous faisons beaucoup d'interviews ensemble et il sait très bien quand je ne peux pas répondre à telle ou telle question. L'alchimie que nous avons à l'écran et la même en promotion.
Grant Bowler : Et puis, plus les saisons passent plus on se sent investis dans la série. Plus on tourne, plus on a des histoires que l'on partage entre acteurs mais aussi avec le public.
Julie Benz : Il y a aussi le fait qu'entre acteurs, on a vécu des moments particuliers de la vie des uns et des autres. Il y a eu des mariages, des naissances. Tout ça, c'est important.
Pour finir, selon vous, quel est le message principal de la série ?
Grant Bowler : C'est l'espoir. Defiance est une série qui pose la question : "Si nous pouvions recommencer depuis le début, qu'est ce qu'on garderait, qu'est ce qu'on jetterait et qu'est ce qu'on serait obligé de garder avec nous à cause de notre humanité ?".
Merci à Tom de Small Things d'avoir recueillis ces propos.
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