L'incroyable Interstellar est votre film de chevet ? Vous rêvez de vivre la même aventure que Sandra Bullock dans Gravity ? Vous vous demandez continuellement si un avenir à la Star Wars est possible ? Alors cette photo historique est faite pour vous.
Pour la toute première fois, une équipe d'astronomes a capturé une image détaillée d'une étoile appartenant à une autre galaxie que la célèbre Voie lactée. Et tout cela, grâce à la même technologie qui avait déjà capturé la première image d’un trou noir et du trou noir supermassif au centre de notre galaxie.
Grâce au puissant interféromètre du Very Large Telescope de l'Observatoire européen austral (ESO), une équipe internationale a photographié en gros plan une impressionnante étoile supergéante rouge. Intitulée WOH G64, celle-ci est située dans le Grand Nuage de Magellan, à 160 000 années-lumière de chez nous. Rien que ça.
Avec des dimensions estimées à 2 000 fois celles du Soleil, c'est l'une des étoiles les plus massives que l'on connaisse. Reste à savoir combien de temps celle-ci illuminera encore la galaxie, puisqu'elle traverserait ses dernières étapes de sa vie, avant d'exploser sous forme de supernova.
Les travaux de l'ESO et de l'Université Andrés Bello du Chili, publiés dans Astronomy & Astrophysics, marquent une étape importante dans l'observation des étoiles extragalactiques.
Bien que les astronomes aient étudié des centaines d’étoiles proches avec des techniques avancées, capturer en détail une étoile aussi lointaine, située dans une galaxie autre que la Voie lactée, constitue une réussite sans précédent. Et garanti un certain vertige.
Cette avancée ouvre une fenêtre permettant aux astronomes et aux astrophysiciens d’explorer les phénomènes stellaires dans d’autres galaxies, ce qui pourrait révéler de nouveaux indices sur l’évolution et la mort des étoiles. Mais aussi, soyons fous, de déceler de potentielles vies extra-terrestres. Qui sait, peut-être que le Multivers de Marvel existe réellement...
L’image révèle que WOH G64 est enveloppée dans un cocon de gaz et de poussière allongé en forme d’œuf. L'éjection de matière semble être liée aux dernières étapes de la vie de cette fabuleuse étoile, dont la forme particulière (et magnétique) pourrait être due à des interactions gravitationnelles avec une étoile compagne qui n’a pas encore été détectée.
En comparant les données récentes avec les observations précédentes, les chercheurs ont en outre découvert que WOH G64 était devenue considérablement plus faible au cours de la dernière décennie. Cette découverte serait liée à la formation de poussière chaude à proximité de l’étoile, qui bloque une partie de sa lumière.
Grâce à l'instrument GRAVITY du Very Large Telescope, qui combine la lumière de quatre télescopes de huit mètres de diamètre pour créer un télescope virtuel avec une résolution équivalente à celle d'un observatoire de 130 mètres de diamètre. Bref, rien de ce que l'on peut trouver sur Amazon.
Et le plus fou, c'est que là où GRAVITY continue donc de nous surprendre avec des images comme celle-ci, l'avenir s'annonce encore plus prometteur avec l'arrivée de GRAVITY+, une amélioration du système actuel. A priori, celle-ci devrait permettre d'étudier plus en détail des étoiles plus faibles et plus lointaines.
Regarder au loin pour ne pas voir que notre planète se meurt sous l'inaction de nos gouvernements, c'est aussi ça, la magie de la science.
Article réalisé en collaboration avec nos confrères de Xataka.