Lors d'une session de pré-écoute de son nouvel opus, Rythm'n'Blues, avec des fans, Garou s'est laissé aller à quelques confessions sur Purefans News... Par conséquent un peu stressé avant d'entendre le jugement de ceux qui le suivent depuis ses débuts dans Notre-Dame de Paris, il nous raconte l'histoire de cet album, celui de l'accomplissement, ainsi que de son avenir dans The Voice...
Gentleman Cambrioleur était déjà un album de reprises. Pourquoi avoir voulu en faire un autre ?
Le grand coupable, c'est Pascal Nègre, le patron d'Universal. Il m'a dit : "J'aimerais bien bosser avec toi. Pourquoi tu n'as jamais fait d'album de rythm'n'blues ?" Et si l'on voulait faire un album de rythm'n'blues, c'était assez évident qu'il fallait partir sur des reprises. On aurait d'ailleurs pu faire les grands classiques de la rythm'n'blues. Mais, en tout cas, je me serais mal imaginé faire un album original avec des chansons françaises rythm'n'blues, ce qui, à ma connaissance, n'a jamais existé. Et puis, faire des reprises, c'est aussi un sacré défi !
Justement, comment as-tu réussi à choisir les dix morceaux présents sur ce nouvel album ?
C'était un long travail... On est partis avec des listes de titres sur lesquels on pouvait s'accrocher. Et, parallèlement à cela, je voulais faire une vraie recherche musicale. A l'époque, j'étais coach dans The Voice, je choisissais des chansons pour les candidats quatre jour par semaine à Paris, et les trois autres jours, je partais travailler sur l'album à Londres avec les mecs de Plan B. Et à chaque fois, ils me voyaient débarquer avec de nouvelles idées. Donc, je dirais qu'un bon tiers de l'album est constitué d'idées spontanées que j'ai eues en faisant des boeufs avec eux. Ces mecs sont des génies de musique et de production, donc on avait tous une véritable envie de se surpasser.
Et, comment es donc tu parvenu à revisiter les titres choisis à ta sauce ?
Je ne connaissais pas encore les mecs de Plan B quand je suis entré en studio et on a donc décidé d'essayer deux exercices, à commencer pas la reprise de I put a spell on you, qui est un classique de blues, un monstre auquel c'est très difficile de s'attaquer. D'autant plus que j'avais deux références complètement opposées et hallucinantes qui étaient celles de Nina Simone, dans sa version très dramatique et sensuelle, et celle de Creedence Clearwater Revival, qui l'avait fait avec beaucoup de couilles. Donc je me suis dit que si l'on arrivait à réunir cette sensibilité et cette énergie, chapeau ! Et le deuxième exercice consistait à reprendre Quand tu danses de Bécaud. Il l'avait déjà revue à la mode swing-vintage avec des clarinettes, c'était donc quelque chose de français, que l'on pouvait tordre comme si elle avait exister au tout début du rythm'n'blues.
Et tu as tout de suite réussi à convaincre avec ces tests ?
Je n'avais pas encore signé avec Universal. A l'issue des trois jours, que je m'étais donnés pour réussir ces deux défis complètement différents, je suis ressorti non pas avec les deux titres, mais avec dix maquettes. Je suis donc revenu à Paris, confiant en disant : "Ca marche, écoutez ça !" On a sabré le champagne, on s'est fait une fête dans les bureaux, j'ai signé mon contrat et ça avait l'air d'une fiesta de fin d'album. On écoutait les titres, on était à fond. Après cela, on a bien sûr beaucoup travaillé et je suis retourné à Londres afin de peaufiner l'album.
Tu parles de Londres. C'est une expérience particulière d'enregistrer un album au Royaume-Uni ?
D'abord, aller à Londres, c'était un retour aux sources pour moi, puisque j'avais enregistré mon premier album (Seul, ndlr) entre Londres et Los Angeles. Mais en même temps, je ne voyais pas vraiment où j'aurais pu le faire en France parce que ce genre musical ne se fait pas vraiment, ni aux Etats-Unis, parce que l'on serait vite tombé dans le cliché. Voulant une certaine modernité, je savais qu'il fallait que je collabore avec Plan B qui fait vraiment ça avec brio. D'autant plus qu'à Londres, il y a toute cette vague British avec Amy Winehouse, Adele ou encore Duffy, qui apporte une vraie touche de modernité. Et après coup, je me rends compte que c'était vraiment l'endroit idéal.
Pourtant, même si tu n'as jamais quitté le Blues, tu as eu une bonne période de variété. Pourquoi ?
De 19 à 25 ans, j'ai fait six ans dans des bars, où j'étais déjà très éclectique dans mes choix musicaux. Je pouvais faire un Aznavour ou un Joe Dassin mélangé avec de la rythm'n'blues. Mais on m'a connu par Notre-Dame de Paris, donc c'est vrai que je suis vite tombé dans la variété. Pour autant, dès ma première tournée solo, j'ai pris l'habitude de terminer mes shows par un medley R'n'B et j'ai eu du mal à m'en défaire parce que le public me le demandait. Donc les fans qui me suivent, savent très bien ce que je fais, mais c'est vrai que ceux qui ont une perception plus extérieure de mon parcours ne comprennent pas forcément. Pourtant à la base, je suis un musicos, je ne suis pas un chanteur de variété.
Tu vas faire une série de concerts pour ce nouvel album. Quelle relation entretiens-tu justement avec tes fans pendant tes shows ?
J'ai une super relation avec eux parce qu'elle est vraie. J'ai toujours été authentique dans tout ce que j'ai fait et ce qui m'ont suivi, n'ont pas eu un truc linéaire. Ils ont eu le droit à un fou qui part dans plein de directions différentes et qui s'amuse à chaque fois, et je pense que ça ce ressent. Je veux les amuser, leur procurer du plaisir et me donner tout le temps à fond et je crois que ce sont les raisons de cette fidélité. Et, grâce à The Voice, les gens m'ont connu un peu plus humainement. J'étais le mec qui faisait toutes les grosses émissions de télé, mais qui prenait le micro, qui chantait et qui se cassait. Tandis que là, ils m'ont connu plus personnellement avec toute ma spontanéité. Et maintenant il y a des gamins qui me sautent dessus dans la rue, sans pour autant savoir ce que j'ai fait auparavant. C'est très impressionnant et surtout stimulant, parce que beaucoup de jeunes écoutent aujourd'hui de la R'n'B sans même savoir que cela vient de la rythm'n'blues. C'était aussi une des motivations pour faire ce nouvel album.
Alors, pourquoi avoir choisi Le jour se lève en premier extrait, alors que ce n'est pas forcément le titre le plus entraînant de l'album ?
C'est vrai que Le jour se lève n'est pas vraiment représentatif de ce qu'est l'album en réalité. Cette chanson plombe un peu l'ambiance alors que les autres chansons sont plus pêchues, plus souriantes. Mais c'est aussi une des chansons les plus blues de la francophonie. Elle raconte l'esprit du genre musical : le soleil qui commence à se lever, le fait de ne pas avoir dormi de la nuit. Et en même temps, c'est un peu comme si je recommençais ma carrière puisque Rythm'n'blues aurait pu être mon premier opus. Tout de suite après la fin de Notre-Dame de Paris, j'aurais pu enregistrer ce que je faisais dans les bars et sortir cet album, même s'il aurait été moins mature.
Tu parles de retour aux sources. Quel regard portes-tu aujourd'hui sur les débuts de carrières plutôt prometteurs de Louis Delort et de Flo'Malley, qui étaient tes poulains dans The Voice ?
Ce sont des êtres humains avec qui je me suis tout de suite entendu, des mecs de musique avec qui on s'est tout de suite compris musicalement. Et de les voir, aujourd'hui, faire un parcours un peu similaire au mien en passant par des comédies musicales, c'est très touchant. Je retrouve un peu mes débuts à travers eux.
Concernant The Voice, tu seras coach dans la saison 2 ?
Il n'y a encore rien de fait. J'ai vraiment envie de le faire tout comme j'ai aussi très envie de partir en tournée avec Rythm'n'Blues, parce que ces chansons sont faites pour la scène et je sens que l'on va s'éclater comme des malades. Sur scène, je veux retrouver une ambiance piano-bar, avec beaucoup d'énergie comme si c'était un gros boeuf. Il faudra donc essayer de coordonner tout cela pour que les deux soient possibles. Je suis gourmand...
Est-ce qu'après cet album tu auras donc plus de choses à apprendre à tes possibles futurs élèves ?
C'est sûr que si je refais The Voice, j'aurais envie de leur parler de cette expérience, du chemin que j'ai parcouru pour arriver à cet album. Pour moi, c'est un peu comme un accomplissement. Donc si je peux faire profiter de l'expérience de mes 40 ans, de ce que j'ai pu accomplir à de jeunes ou de plus vieux talents, je le ferai. D'autant plus qu'au sein des équipes de The Voice, ce qui est beau c'est l'échange, c'est voir des candidats de tous les âges, de tous les styles, comme entre Vigon et Louis. C'est une véritable rencontre entre l'expérience et la fraîcheur, et ça nous influence tous les uns, les autres.
C'est aussi un peu vrai parmi les coachs...
Oui, c'est vrai. Et en même temps, Jen' a ce côté que nous n'avons pas : elle a vécu ce genre d'émission avec la Star Academy. Quant à Louis (Bertignac, ndlr), même si je ne le connaissais pas, on s'est tout de suite entendus en parlant des mêmes références musicales et par les mêmes gamineries. Et avec Florent Pagny, on s'est remis à déconner ensemble comme avant. Entre nous, il y avait une vraie camaraderie et ce serait quand même triste que l'on ne soit plus tous les quatre, on formait une belle équipe... Cela dit, je pense que l'on a tous envie de refaire une saison et la prod' aussi d'ailleurs. Ils sont au taquet, ils ont envie de nous revoir dans les fauteuils de coachs !
Et pour finir, quel message voudrais-tu transmettre à tes fans ?
Je veux remercier ceux qui m'ont suivi depuis le début, tout comme ceux qui sont venus se greffer. Je suis très fier de leur présenter ce nouvel opus, ce dont ils me parlent depuis le début. Nombre d'entre eux m'avaient demandé un album de ce type et le voilà ! Donc je veux simplement leur dire merci... (Propos recueillis par Allison Fourrier)
Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer Purefans News / Adobuzz.com