Imagine-t-on Dany Boon en Rocky Balboa ? Pas forcément, mais plus rien ne nous étonne depuis que Clovis Cornillac - quand même un peu plus crédible physiquement - est devenu pour le bien d'un film une star d'arts martiaux qui n'a rien à envier à Jean-Claude Van Damme.
Ce film-ci, c'est Scorpion, produit par le réalisateur de Bac Nord (oui oui) et mis en scène par l'un des poulains de l'écurie Luc Besson. Une oeuvre sanguine qui nous plonge en plein dans l'univers légèrement viriliste des combats de freefighting clandestins, et que vous pouvez retrouver dès à présent et gratuitement sur 6play.
Y flamboie donc un Clovis Cornillac prêt à encaisser tous les coups, et surtout les plus bas. Et il ne fallait pas flancher, puisque son adversaire à l'écran n'est autre que... Jérôme Le Banner, champion de kick boxing. Une performance si physique qu'on pourrait même comparer le comédien français... à Tom Hardy !
Crâne chauve, belle musculature, endurance solide, et humeur énervée du mec à qui on ne la fait pas, les analogies abondent. Les amateurs du chef-d'oeuvre Bronson feront peut-être la liaison. La star est méconnaissable, et pour cause : elle a accepté de s'adonner à une véritable métamorphose physique...
Quand on est plutôt habitué aux comédies romantiques, il en faut beaucoup pour rester solide dans un film de baston. Surtout quand les scènes de combat en question exigent au préalable toute une préparation élaborée - en l'occurrence, un storyboarding plus ou moins précis et deux caméras vidéo pour multiplier autant que faire se peut les angles.
C'est pour cela que Clovis Cornillac s'est très vite mis au boulot, avec tout un processus sportif détaillé par nos confrères d'Allociné : échauffements physiques dès six heures du matin aux côtés d'un coach professionnel, et ce, durant dix mois, abdos, cardio-training, entraînements martiaux, quatre heures de travail par jour, non pas cinq jours sur sept, mais six jours sur sept... Alors que l'acteur tournait trois films en parallèle !
Et l'entraînement s'est même poursuivi durant le tournage. On imagine aisément la teneur éprouvante de la chose. Mais c'est ce qui permet cette cohérence à l'écran. Pour se familiariser avec l'univers du kickboxing, le comédien a également assisté à des combats, comme ceux de son binôme Jérôme Le Banner, à Bercy. A nos confrères d'Allociné, Cornillac témoigne : "J'étais allé voir Jérôme dans un combat qui a duré 30 secondes. Il a mis K.O. d'un coup de pied un mec de deux mètres qui faisait 100 kilos, ça m'avait scotché. Je l'avais appelé pour le féliciter. Mais quand on a commencé à répéter ensemble, il avait plus peur que moi !".
Une certaine philosophie du bourrin, à savourer comme il se doit en (re)découvrant le film musclé de Julien Seri sur 6play.