Ce sont des chercheurs du St Joseph's Hospital et du centre médical de Phoenix en Arizona qui ont décidé d'étudier la série pour juger de son réalisme. Ils ont ainsi étudié 290 cas médicaux fictifs du show porté par Ellen Pompeo entre la première et la douzième saison et les ont comparé à 4812 vrais patients américains traités en 2012.
Si on en croit les résultats publiés dans le "Trauma Surgery & Acute Care Open Journal", Grey's Anatomy ne serait pas vraiment réaliste dans le traitement des patients. L'étude explique que, dans la série, les patients passent souvent des urgences directement à la salle d'opération (71% des patients fictifs) alors que dans la vie, seul 1 patient sur 4 suit le même parcours. Les auteurs ont aussi noté que la durée d'hospitalisation dans la série est beaucoup moins longue que dans la vie : environ 50% restent une semaine à l'hôpital contre 20% chez les vrais patients.
Autre donnée : seulement 6% des patients de la série sont ensuite transférés dans des maisons de repos alors que dans la vie, 22% des patients ne rentrent pas directement chez eux. "Beaucoup de patients de Grey's Anatomy finissent par rentrer chez eux sans handicap mais ce n'est pas la même chose pour de nombreux patients victimes de traumatismes. Le chemin vers la guérison est long" explique le Dr Mate Martin, chirurgienne dans un hôpital australien. Seule donnée rassurante : les patients ont tendance à mourir beaucoup plus souvent dans la série : 22% contre 7% dans la réalité.
L'étude conclut que Grey's Anatomy ne donne pas vraiment une image réaliste de l'hôpital. "Le besoin d'attirer le spectateur avec des drames sensationnels mène à une vision des services de santé qui est éloigné de la réalité de façon significative" écrivent les auteurs qui ajoutent : "Les téléspectateurs de séries télé peuvent développer une perception irréaliste des événements quotidiens auxquels font face les patients et les équipes des hôpitaux".