Une page se tourne dans l'Histoire de Netflix. Si la plateforme multiplie les séries actuellement, ça n'a pas toujours été le cas. House of Cards, lancée lancée en 2013 (et donc bien avant que Netflix ne débarque en France) était sa toute première série originale. Une saison avortée et un scandale plus tard, la série tire sa révérence. Et malheureusement, elle ne part pas dans les meilleures conditions.
La fin de la saison 5 de House of Cards laissait entrevoir un énorme face-à-face entre Claire (Robin Wright) et Frank (Kevin Spacey) alors que cette dernière était devenue Présidente des Etats-Unis et que les secrets de son mari étaient révélés au grand jour. Sauf qu'entre temps, Kevin Spacey a été au coeur d'accusations d'agressions et harcèlement sexuels sur le tournage et en dehors des plateaux de la série. Netflix n'a (évidemment) pas eu d'autres choix que de se séparer de l'acteur alors que le tournage de la saison 6 venait de débuter. Pour ne pas décevoir les fans et donner une vraie fin à l'histoire des Underwood, la saison a été intégralement réécrite, sans l'acteur.
Son personnage, Frank ou Francis pour Claire, est pourtant bien au coeur de cette sixième saison. Si Claire semble en avoir définitivement "fini" avec son mari comme elle le dit clairement dès l'épisode 1, House of Cards ne semble pas réussir à passer au dessus de sa disparition. Frank plane donc encore sur la série même si elle veut s'en distancer.
En plus de ce problème récurrent, cette saison 6 de House of Cards propose une intrigue un peu trop brouillonne. D'abord en introduisant des personnages censés être des amis proches des Underwood mais dont on n'a jamais entendu parler et encore moins vus. Annette et Bill Shepherd, une soeur et un frère joués par Diane Lane et Greg Kinnear, vont tout faire pour manipuler Claire et son administration mais peinent à nous convaincre.
A travers les 5 épisodes mis à la disposition de la presse, House of Cards s'inscrit évidemment dans l'ère post #MeToo et évoque le machisme du milieu politique, le patriarcat ou encore les pressions des grandes familles sur le gouvernement. Des thèmes évidemment forts et des ennemis que Claire tente tant bien que mal de combattre.
S'il y a une chose qu'on ne peut pas retirer à la série, c'est la prestation de Robin Wright, toujours convaincante. Malgré sa prestation, l'actrice est desservie par des scénarios qui ne sont pas à la hauteur de son talent. Inconsciemment, on ne peut malheureusement pas s'empêcher de comparer Robin Wright et Kevin Spacey, tout comme on ne peut pas s'empêcher de comparer Claire et Frank et, même si on sait que ce n'est pas une bonne chose, de regretter l'absence de Kevin Spacey.