Bientôt la fin des réseaux sociaux ? Bon, on exagère avec cette question, mais il ne serait pas surprenant que de nouvelles restrictions soient imposées à Instagram, Snapchat ou encore Twitter et TikTok dans les années à venir afin de protéger leurs utilisateurs. Alors que ces sites prennent une place de plus en plus importante dans notre quotidien, leur impact sur nos vies peut être parfois tragique.
Ce 11 avril 2022, comme le révèle Gizmodo, le Centre juridique des victimes des réseaux sociaux (Social Media Victim Law Center) a ainsi déposé une plainte contre Snapchat et Meta (le groupe à l'origine de Facebook et Instagram) afin de les tenir responsables de la montée en puissance des "troubles de la santé mentale" auprès des enfants et adolescents aux USA.
L'origine de cette action ? Le suicide de Christopher J. Dawley en 2015 à l'âge de 17 ans, causé selon le SMVLC par une addiction à "ces réseaux sociaux déraisonnablement dangereux et non protégés" qui serait volontairement mise en place par Meta et Snap Inc en créant de façon "consciente et considérée" des produits capables de heurter la sensibilité de chacun et faire perdre toute notion de repères (complexes, harcèlement, réalité distordue...). Il s'agit de la deuxième plainte du Centre depuis janvier qui avait déjà alerté les autorités suite au suicide d'une enfant de 11 ans. Selon un psychologue, la jeune Selena Rodriguez aurait souffert d'une "addiction extrême à Instagram et Snapchat" inédite.
Contactés par Gizmodo sur ces accusations, Snapchat n'a pas souhaité réagir mais un porte-parole de Meta a de son côté défendu le groupe en rappelant que celui-ci avait progressivement mis en place des outils pour limiter la propagation de contenus dangereux et aider les utilisateurs à faire face à de potentiels problèmes de santé mentale. Des propos qui ne convainquent pas le SMVLC, d'autant plus après la récente fuite de documents internes de Meta dans lesquels on a pu apprendre que les dirigeants ont toujours eu pleinement conscience des addictions et dommages provoqués par ces plateformes envers les jeunes, mais que cela ne les empêchait pas de vouloir lancer une version pour jeunes de Instagram.
"Le témoignage du Congrès a mis en avant que les plateformes de Meta et Snapchat étaient pleinement conscientes de la nature addictive de leurs produits et avaient échoué à protéger les mineurs afin de privilégier les cliques et les revenus additionnels", a déploré Matthew P. Bergman (fondateur de la SMVLC).
Pour l'heure, on ne sait pas encore quelles seront les conséquences de cette plainte, mais Matthew P. Bergman espère que la justice saura imposer aux deux compagnies une mise en place rapide d'outils pour vaincre ces problèmes : "C'est technologiquement faisable d'imaginer des réseaux sociaux capables de diminuer les incidences et la force de leur dommages causés aux utilisateurs lambdas et mineurs". Surtout, le SMVLC espère que Meta et Snap Inc afficheront une plus grande transparence afin d'aider les parents à mieux comprendre les dangers et risques de ces réseaux.