Le film Yo Mama est dispo dans les salles de cinéma françaises depuis ce 5 juillet. Cette comédie suit le parcours de trois mères de famille qui découvrent que leurs enfants font du rap ensemble. Mais elles vont être interloquées lorsqu'elles entendent les propos tenus dans les morceaux. C'est alors que, pour les sensibiliser et transmettre des valeurs en accord avec leur éducation, elles vont elles-même... se lancer dans le rap game !
Forcément, l'équipe du film réalisé par Leïla Sy et Amadou Marikou a concocté une bande originale très sympa et parfaitement dans le thème. On y retrouve notamment le titre des "Yo Mama", groupe formé par les personnages des trois actrices principales que sont Claudia Tagbo, Zaho et Sophie-Marie Larrouy. Et pour aller au bout du concept, le titre, disponible sur toutes les plateformes de streaming, dispose même d'un clip sur YouTube ! On peut y voir les trois comédiennes se mettre en scène et multiplier les références au rap français dans leur texte respectif. Essayez donc de les trouver dans la vidéo qui suit et on se retrouve pour un petit décryptage juste en dessous.
Ainsi, Claudia Tagbo débute son couplet par : "Je t'ai démasqué en 2.7". Celle-là, elle est facile. Il s'agit d'un clin d'oeil à Kaaris, le boss de la trap française. En effet, ce dernier est habitué du terme puisqu'il vient de Sevran. Le code postal de la ville étant 93270, le Dozo n'a gardé que le "2" et le "7" ensemble, et en a fait l'un des gimmicks les plus connus du rap français. De plus, son mouvement de bras à ce moment là est un "double rotor", qui est une création de Kaaris.
Quelques secondes plus tard, la comédienne lâche un petit "ish ish" des familles. C'est un ad-lib de Sofiane, l'un des tauliers du rap français, qui a notamment été popularisé par le tube Toka paru en 2017. Pour finir avec son couplet, elle multiplie les "tiens tiens" entre ses différentes punchlines. Cette expression nous vient tout droit de l'artiste le plus certifié de l'histoire de la musique français : Ninho. Celui qui vient de sortir son nouvel album "NI" sort couramment ce terme, et il aime le ponctuer d'un "retiens". Par exemple, lors de ses prestations en live, le rappeur de 27 ans qui a foiré sa dernière référence à un footballeur français culte lance au public "tiens tiens" et les fans doivent répondre "retiens".
Viens alors le tour de Sophie-Marie Larrouy. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne fait pas dans la dentelle. Pour cela, elle s'est inspirée d'un des meilleurs en la matière. "Me pousse pas à devenir sauvage / Arrête mon fils il n'y a pas de sauvagerie", rappe-t-elle. Ce dernier mot n'est autre qu'une référence au rappeur constamment cagoulé Kalash Criminel ! "Sauvagerie" est le nom de sa série de freestyle qui lui a permis de se faire connaître et il emploie souvent ce mot dans ses morceaux, notamment en ad-lib. Mais il est même allé encore plus loin, puisqu'il a récemment lancé Sauvagerie Paris, sa propre marque de vêtements.
Sophie-Marie Larrouy a visiblement poncé la scène sevrannaise pour son passage puisqu'après Kalash Criminel, elle cite directement Kaaris (encore lui !). "Tu coupes, t'emballes et tu bibi", lance-t-elle à destination de son enfant, tout en faisant écho au refrain de Je Bibi du meilleur ennemi de Booba. "Je coupe, j'emballe et je bibi / Je suis un mauvais garçon comme Diddy", chante précisément Kaaris sur ce morceau extrait de l'album "Or Noir", véritable monument qui compte parmi les derniers classiques incontournables du rap français.
Pour finir, l'actrice assène un : "Dans la rue, tu joues au méchant, méchant" tout en déambulant et en écartant les bras. De la phrase jusqu'à la gestuelle, tout ne renvoie qu'à un seul homme : Niska. Le mot "méchant", répété à deux reprises, est l'unique propriété du rappeur d'Évry. Il a également décliné le mot sur un morceau entier (Méchant en featuring avec Ninho paru sur le disque "Mr Sal" en 2019) et même sur tout un album ("Le monde est méchant") sorti en 2021. Tandis que la danse, elle, nous vient tout droit du hit qui a fait connaître Niska : le légendaire Freestyle PSG avec toute sa clique et ses "Matuidi Charo" restés dans les mémoires. On peut donc affirmer sans trop prendre de risque que les "Yo Mama" ont révisé les classiques du rap français avant d'enregistrer leur morceau et c'est un sans faute.
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