Oubliez la mise en ligne de la fin de La Casa de Papel sur Netflix, ce vendredi 3 décembre 2021 est surtout marqué par le retour de Kev Adams. En effet, le comédien est désormais à l'affiche du film Haters, disponible sur Amazon Prime Vidéo. De quoi ça parle ? Dans cette comédie réalisée par Stéphane Marelli et portée par un nombre incroyable de guest-stars (Franck Dubosc, Audrey Fleurot, Philippe Lacheau, Rayane Bensetti...), Kev Adams se glisse dans la peau d'un YouTubeur qui, à la suite d'un bad buzz, part à la rencontre des trolls qui passent leur temps à l'insulter.
Un projet étonnant qui fait écho à sa propre carrière - depuis ses débuts sur scène à l'âge de 18 ans, l'acteur se retrouve régulièrement au centre de certaines critiques faciles et injustifiées, et qui lui plait énormément. "Il y a de plus en plus de haine sur Internet, a-t-il expliqué à BFMTV. Cette situation mène parfois à des tragédies donc je me suis dit qu'il y avait un film sympa à faire, une comédie évidemment légère, avec un sujet de fond qui touche énormément de monde, que ce soit Gad avec CopyComic, les YouTubeurs quand ils sortent une vidéo un peu bancale dont le sujet n'est pas compris, les hommes politiques en campagne ou les footballeurs..."
Pourtant, si ce sujet résonne en lui, "Je ne ressens pas plus de haine qu'à une certaine époque, mais je ne sens pas que cela se soit particulièrement calmé. Dès que je sors un nouveau truc, il y a plein de gens pour me dire (...) que c'est de la merde", Kev Adams a décidé de l'aborder d'une façon étonnante à l'écran. Et pour cause, Haters possède une ambiance, un ton, un rythme qui sont inhabituels dans le genre et qui peuvent même être déstabilisants. "Il a été écrit assez vite et tourné dans la foulée, a confessé l'artiste. C'est un film qu'on a fait à l'arrache et au final je trouve que le résultat est plutôt très plaisant".
Une déclaration qui peut surprendre, d'autant plus que ce projet marque son retour dans le monde du 7ème Art après 3 ans d'absence, mais qui fait sens. "Ce n'est pas avec ce film que j'avais prévu de faire mon retour, mais en même temps ce n'est pas non plus mon retour au cinéma", a-t-il expliqué. Traduction ? L'humoriste a tout simplement profité de son association avec Prime Vidéo pour jouer avec les codes du genre et se tester sur autre chose, "C'est un film de plateforme, mais pour un film de plateforme, il se consomme très, très bien. C'est un peu un film à sketches."
Selon Kev Adams, ce film n'a donc jamais été envisagé pour appartenir au format classique que l'on retrouve habituellement au cinéma. Au contraire, conscient des différents modes de consommation du public, il a choisi de s'amuser avec ça, "Un film de plateforme doit être fabriqué avec l'intelligence de se dire que les gens peuvent mettre en pause pour aller chercher des chips ou aller pisser à n'importe quel moment. Je ne ferai pas un grand thriller comme Inception sur une plateforme".
Une ambition qui pourrait faire grincer quelques dents (on l'a vu avec Netflix, certains de ses films ont remporté de nombreux Oscars en prenant au sérieux la plateforme), mais qu'il assume. Toujours auprès de BFM, Kev Adams a rappelé qu'il fonctionnait toujours à l'instinct, "Si tu enlèves l'instinct, dans ce métier, il n'y a plus rien. Il y a trop de gens qui ont quelque chose à dire et après tu t'y perds. J'essaye donc de suivre l'instinct à fond." Et s'il se trompe ? Il s'en moque, c'est de cette façon qu'il réussira à avancer, "Franchement, je ne suis pas sûr d'avoir un bon instinct. Parfois, c'est mortel. Parfois, c'est moins mortel. C'est le jeu de ce métier. Dans tous les cas, j'assume à mort. Je ne vais pas lâcher ma conviction."
Avec de tels propos, les réactions à venir pourraient bien lui donner des idées pour une suite à Haters...